Bangui : colère dans le 2ème arrondissement après la destruction de plusieurs maisons
Un bulldozer entrain de raser des habitations dans le quartier CICI. Photo : RNL/Hugues Florentin Namkoïssé, juillet 2024.

Bangui : colère dans le 2ème arrondissement après la destruction de plusieurs maisons

Une vingtaine de maisons ont été démolies, le 25 juillet au quartier Sapéké 2, secteur CICI dans le 2ème arrondissement de Bangui. Cela fait suite à l’exécution d’une décision de la justice centrafricaine, ordonnant la destruction des maisons bâties sur la propriété de l’ancienne société CICI, achetée par un homme d’affaires libyen.

Tôt ce jeudi matin, les gendarmes et les éléments de la police militaire ont quadrillé le quartier Sapéké 2 pour empêcher les propriétaires des maisons de s’opposer à cette opération. C’est devant une foule en colère que l’engin entame la destruction de ces habitations, l’une après l’autre, suscitant la consternation dans plusieurs familles.

« Mes petits-fils vont dormir où ? »

« J’étais au champ, lorsqu’on m’a tenu informée.  A mon arrivée, ils avaient déjà détruit la maison. Regardez notre condition de vie maintenant. Mes petits-fils vont dormir où ? Je ne suis pas une étrangère. Ils devraient quand même nous proposer un autre endroit. Mais brusquement, ils sont venus tout détruire », s’alarme Géneviève, une mère de famille.

Visiblement affecté, Mesmin est en train de recycler les tôles de sa maison détruite. « J’enlève ces tôles pour les garder. Si on trouve un petit endroit, je pourrais construire une petite bâtisse ; puisqu’on ne sait quoi faire », lance-t-il. A en croire les propriétaires de ces maisons démolies, les autorités ne les ont pas informés avant cette opération.

Des occupants surpris ?

« Nous n’étions pas avertis. Ils sont venus brusquement avec les gros engins, appuyés de militaires pour démolir nos maisons. Malgré qu’on les a suppliés de nous laisser le temps de sortir nos bagages ; ils ont refusé. Ou allons-nous dormir avec les enfants », s’interroge Ivette, une des sinistrés.

Selon Guy Mexan Gossi, l’huissier de justice en charge du dossier, les occupants de cette parcelle querellée ont été tous informés depuis plusieurs mois. Cependant, ils n’ont pas voulu quitter les lieux.

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