Au village Sélim, situé à 35 km de Rafaï dans le Mbomou, la prise de stupéfiants gagne du terrain. Des mineurs, des jeunes et certains adultes en consomment pour diverses raisons. Cependant, les autorités locales parlent d’un danger pour la santé et un frein pour le développement local.
Dans cette localité, à en croire les autorités locales, de nombreux habitants se livrent à la consommation de ces stupéfiants tels que le tramadol, chanvre indien et d’autres produits pharmaceutiques sous forme de drogue. Selon les consommateurs, grâce à ces stupéfiants, ils sont performants dans leur tâche quotidienne, notamment aux champs et chantiers miniers. Ce qui inquiète les notables du village Sélim qui craignent des conséquences néfastes dans la communauté.
« Beaucoup de jeunes ne veulent pas travailler. Lorsqu’ils consomment ces drogues, ils deviennent des récalcitrants et volent des biens des particuliers. Au lieu de mener des activités pour le développement local, ces jeunes passent leur temps à voler des biens des gens qui vont au champ. Vraiment, le vol prend de l’ampleur ici à Sélim », a témoigné Célestin Ikabino, le Chef de groupe de Sélim.
Pour le Docteur Cyril Mbolihoudo, médecin chef de l’hôpital secondaire de Rafaï, ceux qui se livrent à cette pratique courent de risque pour leur santé.
« Il s’agit là des médicaments qu’on utilise pour calmer les douleurs mais la mauvaise utilisation est un danger pour la santé. L’organisme va être défaillant et cela va réduire leur espérance de vie et si le cerveau est atteint, cela va entrainer les troubles mentaux », a-t-il indiqué.
Face à ce comportement, les habitants de la localité ne cachent plus leur inquiétude et souhaitent qu’une campagne de sensibilisation soit menée pour décourager les consommateurs de ces stupéfiants.
« Parfois, les jeunes consomment de stupéfiants sans avoir mangé et cela joue sur eux. Après en avoir consommé, la personne convulse comme quelqu’un qui souffre d’épilepsie. Donc, nous sollicitons l’organisation des campagnes de sensibilisation pour que ces jeunes abandonnent cette pratique », a souhaité Léopold Kotto, un habitant de Sélim.
La porosité de la frontière entre la République centrafricaine et la République Démocratique du Congo, la non-répression des trafiquants, vendeurs et consommateurs des stupéfiants sont décriées par de nombreux habitants de Sélim ; ils estiment que c’est un « laisser-aller » qui contribue à la normalisation de phénomène.
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