Centrafrique : la culture du sésame pour la relance de l’agriculture à Kaga-Bandoro
Des cultivateurs de Kaga-Bandoro avec leur charrue. Photo : RNL/Jean Fernand Koena, août 2024.

Centrafrique : la culture du sésame pour la relance de l’agriculture à Kaga-Bandoro

L’agriculture connaît un rebond à Kaga-Bandoro après la crise sécuritaire. Axée sur le sésame, elle mobilise la majorité de la population active et permet aux paysans de retrouver la stabilité et booster l’économie des ménages. Ceci, grâce à l’accompagnement des acteurs humanitaires dans le cadre de facilitation d’accès au retour des déplacés.

A la périphérie de Kaga-Bandoro dans la coopérative « Ko Ba Sè » par exemple, ce qui veut dire en Mandja, locale « il faut que je mette la main à la patte pour que ça marche », les paysans travaillent ardemment et sont heureux d’avoir renoué avec les activités comme par le passé. Tout le monde s’active dans le labour. Enfants et jeunes gens manient à tour de rôle la charrue. Fort de ses 30 ans d’expérience, David Yagaza, procède au semis du sésame.

« Mon salaire, c’est le champ »

« Après la crise que nous avons connue, nous sommes de retour. C’est depuis mars 2022 que nous avons repris les activités agricoles comme par le passé. J’exerce ces activités car je ne suis pas salarié. Mon salaire, c’est le champ. Si je cultive la terre, je trouve de l’argent », affirme-t-il.

Dans le cadre de soutien à la résilience de la population, le groupement « Ko Ba Sè » a reçu du Haut-commissariat des réfugiés un couple de bœufs. David, lui, espère en avoir d’autres pour un meilleur rendement.

Cultiver plus d’hectares 

« La culture attelée est plus rentable que celle faite avec la houe. Entretemps lorsqu’on n’avait pas encore de bœufs, on faisait un hectare et demi par la force de nos bras. Mais maintenant que nous en possédons, nous comptons faire de 2 voire 3 hectares. J’aurais aimé qu’on nous donne 2 paires de bœufs. Cela devrait nous permettre de cultiver 5 à 10 hectares » suggère-t-il.

La culture du sésame est précieuse et rapporte beaucoup d’argent aux paysans. Ce qui fait que la ville de Kaga-Bandoro voit affluer vers elle, non seulement des demandeurs nationaux, mais aussi des Tchadiens et des Soudanais. Une bonne nouvelle pour Geneviève Pagot, membre du groupement. « Les Soudanais et les Tchadiens viennent ici pour acheter du sésame. Raison pour laquelle beaucoup de gens le cultivent. Cela nous rapporte énormément d’argent », s’est-elle réjouie-elle.

Alors que les besoins humanitaires baissent sensiblement, les paysans retrouvent de l’espoir grâce à la terre ; mais aussi au renouvellement de leur cheptel de petits ruminants.

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