Centrafrique : une pensée pour les personnes disparues  
Rond Point Marabena à Bangui. Photo: RNL/Carlos Suffisant Ndjihoro

Centrafrique : une pensée pour les personnes disparues  

L’humanité célèbre, ce 30 août, la Journée internationale des personnes disparues. En République centrafricaine, le Comité international de la Croix Rouge (CICR) multiplie des actions pour le rétablissement des liens familiaux suite à la disparition de nombreuses personnes, dues aux crises militaro politiques. Radio Ndeke Luka a rencontré une mère qui a perdu son unique fils en 2019 à Bangui.

Assise sous un manguier à son domicile, au quartier Gobongo dans le 4ème arrondissement, Lidwine Adoum, une quinquagénaire, est visiblement attristée par la disparition de son unique fils, Nelson en 2019, alors qu’il n’avait que 21 ans. Après avoir pu surmonter ses émotions, la triste maman explique les faits.

« On commençait à s’inquiéter »

« Mon fils était parti de la maison, le 3 avril 2019. Conducteur de mototaxi, il n’était pas rentré le même jour. Par la suite, on commençait à s’inquiéter. Le lendemain matin, nous avons appelé sa concubine. Laquelle nous a fait savoir que son copain était en train de faire des courses au marché Km5, et qu’il allait la rappeler. Ce qu’il n’avait jamais fait », témoigne Lidwine Adoum, mère du disparu.

Après cinq années de recherche, elle a perdu tout espoir de voir enfin son fils retourner à la maison. Elle demande une attention particulière du gouvernement en faveur des familles de personnes disparues.

« Faire quelque chose pour nous »

« Malgré des recherches, aujourd’hui, nous n’avons reçu aucune nouvelle de Nelson. Mais, nous demandons au gouvernement de comprendre notre douleur en tant que mères. Surtout, faire quelque chose pour les familles de personnes disparues », appelle-t-elle.

Le Comité international de la Croix Rouge (CICR) accompagne plus de 200 familles en quête de leurs proches, disparus depuis 2013. « Depuis 2013, nous avons reçu 260 demandeurs dont les recherches s’avèrent négatives. On a pu formuler les dossiers et contacter les demandeurs. Après avoir ouvert ces dossiers en 2020, on a contacté les demandeurs. Certains ont reçu de bonnes nouvelles, le contrat a été rétabli. D’autres, sont toujours dans l’angoisse pour la recherche de leurs proches », affirme Amandine Ngario, responsable de protection des liens familiaux au CICR.

Comme Lidwine, plusieurs familles n’ont pas pu retrouver leurs proches disparus au fort de la crise en RCA. Selon les statistiques du CICR et du Croissant-Rouge, des centaines de milliers de personnes dans le monde sont portées disparues jusqu’à aujourd’hui. Les conflits armés, les catastrophes naturelles et les migrations sont notamment les causes mentionnées par le CICR.

Instaurée en 1983 par les Nations Unies, cette journée vise à attirer l’attention du public sur la situation des personnes victimes de disparition forcée. Les conflits armés, les catastrophes naturelles et les migrations sont les principales causes de disparition.

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