Les évaluateurs du Processus de Kimberley, actuellement en mission en République centrafricaine, ont quitté Bangui lundi pour entreprendre une tournée dans certaines villes de province. Ces experts internationaux ont pour objectif d’évaluer sur le terrain les différentes mesures mises en place dans le cadre du processus de Kimberley, afin de déterminer si les conditions sont réunies pour lever totalement l’embargo sur les exportations de diamants centrafricains.
Durant cinq jours, ces experts visiteront plusieurs préfectures, dont la Nana-Mambéré, la Mambéré-Kadéï et la Haute-Kotto, qui sont parmi les principales zones d’extraction du diamant dans le pays. Ils examineront notamment la conformité des pratiques d’extraction et de commercialisation des diamants avec les normes internationales définies par le processus de Kimberley, un mécanisme destiné à empêcher le commerce de « diamants de sang » servant à financer des conflits armés.
Une levée d’embargo espérée
L’évaluation de ces experts est cruciale, car elle pourrait mener à la levée de cet embargo qui pèse lourdement sur l’économie centrafricaine depuis plus de dix années. Les autorités de Bangui, conscientes de l’importance de ce processus, se disent prêtes à démontrer que les réformes et les mesures de transparence mises en place dans le secteur minier respectent désormais les exigences internationales.
Rufin Bénam Beltoungou, ministre des Mines et de la Géologie, a exprimé son optimisme quant à la visite des experts et leur rôle décisif dans la reprise des exportations légales de diamants. « Nous avons travaillé d’arrache-pied pour que notre secteur minier soit conforme aux standards internationaux. Cette mission est une étape clé pour réintégrer pleinement la Centrafrique dans le marché légal des diamants », a-t-il déclaré. Il a également rappelé que la levée de l’embargo ouvrirait la voie à une augmentation significative des revenus pour le pays, tout en permettant un contrôle plus strict des flux de diamants.
Cette visite des évaluateurs est donc attendue avec impatience, tant par les autorités que par les acteurs du secteur minier, qui espèrent que cette mission aboutira à une décision favorable pour la levée de l’embargo. Si la Centrafrique réussit à convaincre les experts du processus de Kimberley, cela marquera une étape importante vers la relance de son économie minière, fortement affectée par les restrictions imposées depuis plusieurs années.
Le rapport de mission de cette équipe du processus de Kimberley sera examiné en novembre prochain à Dubaï et entrainera la décision de levée totale ou partielle de sanction sur le diamant centrafricain.
-Lire aussi : Centrafrique : le président du processus de Kimberley, Ahmed Ben Sulayem, en visite de travail