Alors que les élèves reprennent le chemin de l’école, ce 16 septembre, dans la Haute-Kotto, les autorités éducatives déplorent de nombreuses difficultés dans leurs établissements. Manque d’infrastructures et nombre insuffisant d’enseignants qualifiés, sont les principaux problèmes. Conséquence directe, l’éducation ne fonctionne pas bien dans cette partie du pays.
Des responsables académiques, parents d’élèves, autorités locales et leaders de différentes associations se sont réunis du 3 au 5 septembre dernier à Bria, chef-lieu de la Haute-Kotto. Occasion pour eux, de brosser l’état du système éducatif dans la région. Plusieurs défis ont été évoqués, malgré les efforts fournis par le gouvernement.
« Les élèves s’assoient à même-le-sol »
« L’appréciation du système éducatif dans la Haute-Kotto est alarmante. Ici, 90% des établissements scolaires sont construits en paille ; où les élèves s’assoient à même-le-sol voire sur des troncs d’arbres. Il n’y a pratiquement pas d’enseignants qualifiés. Dans toute la préfecture, on peut compter que 6 enseignants du fondamental 1. On est tous responsabilisés et localisés à Bria », indique Fidèle Balendji, inspecteur académique de Haute-Kotto.
Certains participants estiment que la scolarisation des filles reste une problématique dans la région. D’où cet appel à l’endroit des parents et enseignants en faveur de l’éducation des filles. « Parfois, nous offrons nos filles pour un mariage précoce. Certaines filles abandonnent les études dès qu’elles tombent enceintes. Les parents doivent donc les encourager. Quant aux enseignants, c’est bien d’informer ces filles sur des précautions à prendre pour éviter les grossesses », appelle Rekia Anour, présidente de l’Association des femmes leaders
Face à ces problèmes qui fragilisent le secteur, des recommandations sont formulées à l’endroit du gouvernement.
« Améliorer la qualité de prestations »
« Nous avions fait des recommandations pour que toutes les écoles de la région soient construites en tôles ; pour qu’on augmente la capacité d’accueil afin de désengorger les salles de classe. Il est aussi question d’améliorer la qualité de prestations des enseignants et encourager les filles en leur octroyant des bourses », souligne Fidèle Balendji.
Selon de nombreux enseignants, les filles sont souvent en surnombre au fondamental 1. Cependant, leur effectif diminue au fur et à mesure dans les collèges et lycées pour diverses raisons. Cette revue sectorielle est organisée en prélude à la rentrée scolaire prévue, ce 16 septembre 2024.
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