Une mission du Processus de Kimberley a séjourné en République centrafricaine du 9 au 14 septembre. Son objectif principal était d’évaluer les conditions de sécurité dans le pays, une étape cruciale pour déterminer s’il est possible d’envisager la levée totale ou partielle de l’embargo sur les diamants centrafricains. Car le commerce des diamants en RCA avait été suspendu en raison des conflits armés et de l’instabilité sécuritaire.
Durant une semaine, la mission du processus de Kimberley a visité plusieurs villes centrafricaines, notamment Berberati, Gamboula, Carnot, Baoro, Bouar et Bria, afin d’évaluer les progrès en matière de sécurité dans les zones minières. Cette tournée avait pour objectif de vérifier si les conditions sécuritaires étaient réunies pour une éventuelle levée de l’embargo sur les diamants de la République Centrafricaine.
Bernard Bofolo, un artisan minier de Gamboula, a partagé ses préoccupations concernant l’impact de cet embargo sur le secteur minier. « Nous avons informé la délégation du processus de Kimberley que notre région est classée comme une zone verte, et que l’embargo sur nos diamants n’a plus lieu d’être. En ce qui concerne la sécurité, nous n’avons aucune inquiétude », a-t-il déclaré.
Les membres de la délégation ont rencontré divers acteurs locaux et autorités pour recueillir des informations sur la situation sécuritaire dans les chantiers miniers. Étienne Maka, maire de Carnot, a souligné que l’embargo freine le développement économique de sa ville.
« Nous attendons simplement la levée totale de l’embargo. Cela nous permettra d’aménager nos routes grâce aux revenus générés par la vente de diamants », affirme-t-il.
Un embargo de trop
La société civile centrafricaine, représentée par Paul Crescent Beninga, porte-parole du groupe de travail de la société civile, a plaidé pour une levée complète de l’embargo.
« On a l’impression, effectivement, qu’on cherche à maintenir ce pays indéfiniment dans cette situation. C’est déplorable, car on ne peut pas sanctionner un pays pendant près de 11 ans, alors que les conditions exigées à la partie centrafricaine sont largement satisfaites », déclare-t-il avec indignation.
Les experts du Processus de Kimberley, après avoir recueilli les plaintes des habitants des régions visitées, annoncent qu’un rapport d’évaluation de cette mission sera examiné en novembre prochain à Dubaï aux Emirats arabes unis. Lors de cette réunion, une décision sera prise concernant la levée totale ou partielle des sanctions sur le diamant centrafricain. L’embargo sur les diamants imposés sur le diamant centrafricain en 2013 pendant le pic de la crise sécuritaire été plusieurs fois allégé, permettant à certaines zones du pays (déclarées zones vertes) de vendre leurs diamants. Le dernier allègement est celui de 2022.
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