Les jeunes doivent être « les gardiens de la vérité », Portia Deya Abazène, présidente de la FAFECA.
Portia Adrienne Deya-Abazène, présidente de la Fédération des associations des femmes de Centrafrique (Fafeca). Photo : Réseaux sociaux.

Les jeunes doivent être « les gardiens de la vérité », Portia Deya Abazène, présidente de la FAFECA.

La présidente de la Fédération des associations des femmes entrepreneures de Centrafrique (FAFECA) s’exprime sur la montée de la désinformation et ses conséquences dans la société centrafricaine qui sort d’une crise sécuritaire. Pour Portia Deya Abazène, les jeunes doivent plus être observateurs mais doivent s’investir dans la lutte contre ce fléau.

Comment comprenez-vous la désinformation et son impact dans la société centrafricaine ?

« La désinformation est une menace silencieuse qui se propage rapidement dans notre société. Elle consiste à diffuser des informations fausses ou déformées dans le but de manipuler les perceptions du public. En Centrafrique, où nous vivons déjà des crises sociales et politiques, la désinformation alimente les tensions et la méfiance entre les communautés. Elle contribue à la polarisation et peut parfois exacerber des conflits existants. Avec l’essor des réseaux sociaux, cette diffusion de fausses informations devient presque incontrôlable et peut nuire à la cohésion sociale, ce qui rend notre travail, en tant qu’entrepreneurs et leaders, d’autant plus difficile. »

Avez-vous personnellement vécu une situation où la désinformation a joué un rôle négatif dans le contexte de la crise centrafricaine ?

« Oui, lors des périodes les plus tendues de la crise centrafricaine, j’ai vu de près les dégâts que la désinformation peut causer. Un incident marquant s’est produit lorsque de fausses rumeurs ont circulé, accusant certains membres de la communauté de soutenir des factions armées. Ces rumeurs ont créé une division au sein de certaines associations d’entrepreneurs, dont des membres de la FAFECA (Fédération des associations des femmes entrepreneures de Centrafrique), et ont failli briser les liens de solidarité que nous avions construits. Il a fallu beaucoup de temps et d’efforts pour rétablir la vérité, mais les conséquences de cette désinformation sont encore visibles aujourd’hui, avec une méfiance qui persiste au sein de certaines communautés. »

Quel appel lancez-vous à la jeunesse centrafricaine pour s’engager activement contre la désinformation ?

« La jeunesse centrafricaine a un rôle crucial à jouer dans la lutte contre la désinformation. Je lance cet appel solennel aux jeunes : ne soyez pas des spectateurs passifs de ce phénomène destructeur. Soyez les gardiens de la vérité. Nous devons tous apprendre à vérifier les informations que nous partageons, surtout à l’ère des réseaux sociaux. Il est essentiel de s’informer de manière responsable, d’utiliser des sources fiables et de promouvoir une culture de vérification des faits. J’encourage les jeunes à se former aux techniques de détection des fausses informations et à s’engager activement dans des initiatives qui promeuvent l’éducation aux médias. Ensemble, nous pouvons empêcher la désinformation de détruire davantage notre pays. »

#StopATènè, la cellule numérique de Radio Ndeke Luka qui lutte contre la désinformation, les rumeurs et les messages de haine.