Les habitants vivant près des rives de l’Oubangui, à proximité de la capitale Bangui, sont en alerte face à la montée progressive des eaux. Alors que certains commencent à quitter leurs domiciles pour se réfugier chez des proches, d’autres, n’ayant pas d’alternative, se résignent à rester sur place, dans l’espoir que la situation n’empire pas.
Les quartiers riverains de l’Oubangui, proches de Bangui, sont en alerte alors que les eaux continuent de monter. Certaines familles ont déjà commencé à évacuer vers des endroits plus sûrs, tandis que d’autres, faute d’alternative, se préparent à rester.
Tel est le cas d’Odilia, assise sous la véranda avec ses enfants, qui hésite encore à partir, guettant le bon moment pour évacuer les lieux.
« Nous sommes à nouveau dans ce mois où les inondations frappent toujours notre secteur. Récemment, la ministre de l’Action humanitaire a visité notre quartier pour prendre connaissance de notre situation, et nous lui avons exprimé nos conditions de vie difficiles. Dans ces moments critiques, seul Dieu peut nous venir en aide. Malgré tout, je reste préparée à quitter mon domicile si la situation venait à s’aggraver », fait-elle savoir.
Si la première attend encore le moment opportun pour partir avec ses enfants, sa voisine, Liliane, hésite à quitter son domicile, bien qu’elle partage les mêmes craintes qu’Odilia.
« Mes voisins de derrière ont commencé à déménager depuis hier. J’ai déjà rassemblé tous mes effets et je suis prête à partir. Cependant, je suis très inquiète car je n’ai pas les moyens de réaménager ailleurs. Actuellement, les eaux débordent de partout », dit-elle.
Georgette, quant à elle, a déjà commencé à déménager depuis lundi, après que l’eau a envahi sa concession.
« L’eau commence à envahir ma concession, c’est pourquoi je commence à vider la maison. Vu la situation actuelle, si je perds trop de temps, cela pourrait devenir grave, surtout avec des enfants à ma charge », indique-t-elle.3
Emmanuel, un autre habitant du secteur, avoue être épuisé par les évacuations répétées chaque année. Selon lui, une solution pérenne est nécessaire pour éviter que ces déplacements ne se reproduisent.
« Il serait préférable de creuser de gigantesques canaux d’évacuation, comme au quartier Sapéké, pour drainer les eaux vers l’Oubangui afin de freiner ce phénomène. Il faudrait également extraire du sable et des pierres de la rivière pour remblayer certaines zones, comme le faisait autrefois la société « Voie Navigable ». À titre de comparaison, le quartier Yapélé a connu des problèmes similaires, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui grâce à de telles mesures », suggère-t-il.
Ce phénomène récurrent de montée des eaux est particulièrement inquiétant cette année, d’autant plus que plusieurs provinces du pays sont déjà touchées par des inondations. Depuis trois ans, le pays fait face à des crues dévastatrices en octobre, causant de nombreux dégâts matériels et forçant des milliers de personnes à quitter leurs habitations. Afin de limiter les dommages, la ministre de l’Action humanitaire a récemment visité ces quartiers à risque pour superviser la construction de hangars temporaires, marquant ainsi le début des mesures de prévention.
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