L’Eglise catholique centrafricaine a rendu un dernier hommage jeudi matin, à monseigneur Joseph-Marie Ngoui Akandji, 4ème prêtre centrafricain. Décédé le 7 septembre dernier, une messe de requiem a été dite en sa mémoire en la cathédrale Notre Dame de l’Immaculée conception de Bangui. Retour sur le parcours de ce grand homme d’Eglise.
Né le 7 avril 1928 à Alindao (Dans l’actuelle Basse-Kotto), il était une bibliothèque du pays. Engagé très tôt dans la religion avec Barthélemy Boganda, qui a accepté son serment de baptême, Joseph-Marie Ngoui Akandji fait son entrée dans la prêtrise avec à la clé des études au Congo-Brazzaville. Ordonné prêtre, le 7 octobre 1956, il revient au pays et fait partie des rares prêtres nationaux.
Dès son retour au pays en 1963, père Joseph-Marie avait été nommé curé de la Cathédrale Saint-Pierre Claver de Bangassou. Après 3 ans d’activité, il recommande à Antoine-Marie Maanicus, évêque de Bangassou à l’époque, la création d’une paroisse à Kongbo, ville qu’il juge comme carrefour et centre d’activités agricoles et commerciales. En octobre 1983, il a été nommé vicaire général de Monseigneur Maanicus et rendra sa démission en 1998 après la nomination de Mgr Aguirre, évêque coadjuteur de Bangassou.
La vie religieuse de Monseigneur Joseph-Marie Ngoui Akandji est couronnée de succès, avec plusieurs générations de jeunes prêtres qui gardent de lui, le souvenir d’un formateur sans pareil, lui qui a administré pendant 18 ans le moyen séminaire Saint-Paul de Bangui.
L’abbé Joseph-Marie Ngoui Akandji, c’est aussi l’histoire exceptionnelle face aux rebelles en 2002. Lesquels ont pris d’assaut le couvant avec comme objectif de violer les religieuses. Face au danger, il sonne la cloche ; attirant ainsi l’affluence des paroissiens. Ce qui a poussé les assaillants à rebrousser chemin. Ses proches, encore sous le choc, gardent de bons souvenirs du disparu.
« Un sens exceptionnel de la famille »
« Pour moi, son neveu qui ai eu la chance d’être élevé par lui et de l’avoir suivi partout, je garde toujours en lui ces quelques leçons de vie : un sens exceptionnel de la famille et du partage. A Kongbo, nous avons vu passer toutes les familles ou presque. Il nous demandait toujours d’aimer notre pays ; lui donner le meilleur de nous-mêmes. Et si on l’aime, on doit toujours dire la vérité », a témoigné Pr Jean-François Akandji Kombé, neveu du disparu.
Décédé à l’âge de 96 ans, Monseigneur Ngoui sera porté à sa terre natale de Kongbo ce samedi 28 septembre comme il l’a prescrit dans son testament.
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