La pluie diluvienne qui s’est abattue vendredi et samedi sur la ville de Bozoum, capitale de l’Ouham-Pendé dans le nord de la République centrafricaine, a causé d’énorme dégâts. Plus de 150 maisons se sont écroulées et la rivière Koyalé, qui traverse Bozoum, est sortie de son lit et a divisé la ville en deux.
L’antenne locale de la Croix-Rouge centrafricaine a indiqué très tôt ce samedi qu’elle poursuivait encore le recensement des maisons écroulée et inondées, et le nombre des victimes de cette inondation. Mais d’emblée, Micheline Gbara, présidente de la Croix-Rouge de Bozoum estime que les dégâts causés par cette pluie sont importants. « Malgré qu’il pleut encore, j’ai déjà recensé environ 200 ménages affectés. Nous comptons des personnes sans abri qui traversent des moments difficiles. Les maisons continuent de s’écrouler et on ignore ce qui arrivera jusqu’au soir. Pour le moment je suis sur le terrain avec mon équipe. J’exhorte les autorités à jeter un regard sur la rivière Koyalé qui vient de diviser la ville en deux ».
Les premiers bilans font état de plus de 150 maisons écroulées, plusieurs autres inondées, des centaines d’hectares de plantations sous l’eau. La ville de Bozoum est divisée en deux après le débordement de la rivière Koyalé, sortie de son lit, immergeant le pont qui relie les deux parties de la ville.
Les sinistrés vives une situation humanitaire précaire à cause de cette catastrophe naturelle. Daniel Yamenendji, habitante de Bozoum indique avoir presque tout perdu et attend de secours : « J’étais au lis au moment où ma maison s’est écroulée. Je suis enceinte et j’ai 5 enfants. C’est depuis une heure du matin que nous sommes dehors. J’ai perdu presque tout excepté le matelas mousse que j’ai récupéré avec mes cinq enfants. Tous mes ustensiles de cuisine sont partis », s’est-elle plainte.
La ville coupée en deux malgré des alertes
Habitants, autorités locales et élus de Bozoum avaient alerté sur l’affaissement du pont qui relie les deux parties de la ville par-dessus de la rivière Koyalé. Devant le désastre aujourd’hui, Gervais Nguerekane, député de Bozoum 1 attend une réaction rapide du gouvernement. « Je demande au ministère de l’Action humanitaire de venir vite au secours de la population de Bozoum. Et aussi au ministère des Travaux publics de venir curer le fond de la rivière Koyalé. J’en avais parlé, j’avais alerté depuis le mois de mais que la ville de Bozoum risquerait d’être coupée en deux. Et voilà c’est arrivé aujourd’hui. On doit faire le curage parce que le lit de la rivière Koyalé est obstrué et rétrécis par des herbes », a réitéré l’Elu de la nation.
Ces pluies et inondations interviennent au moment où le ministre résidant de l’Ouham-Pendé, Thierry Patrick Akoloza, ministre du Commerce séjourne à Bozoum. Alors que les dégâts viennent de commencer, des pluies sont encore annoncées sur la ville de Bozoum dans les jours à venir. Plusieurs autres villes centrafricaines sont menacées par ces pluies et inondations.
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