L’hôpital secondaire de Mongoumba, situé à près de 200 km de Bangui dans la préfecture de la Lobaye, rencontre de sérieuses difficultés pour prendre en charge ses patients. Le manque de matériel, de médicaments et de personnel qualifié sont les principales raisons de ces dysfonctionnements. Reportage de Radio Ndeke Luka.
À peine arrivée dans un service de l’hôpital, des pleurs résonnent dans la maternité. Une femme de 26 ans, qui a donné naissance à un garçon il y a deux jours, vient de décéder. Sa disparition a profondément choqué l’ensemble du personnel et des proches. Le secrétaire général de l’hôpital, Cyrus Towa, souligne quant à lui qu’un manque de poches de sang a empêché l’intervention qui aurait pu sauver la victime.
« Les pleurs que vous avez entendus à votre arrivée viennent de la maternité. Une femme a accouché il y a deux jours, mais elle est décédée par manque de sang », a fait savoir le Secrétaire général de l’hôpital.
Laura, qui habite à proximité de l’hôpital, est également bouleversée par le décès de cette femme. Elle déclare que rien ne fonctionne correctement dans ce centre hospitalier.
« Nous sommes toujours informés lorsqu’il y a un décès ici. Une personne est décédée hier, et une autre aujourd’hui. Le personnel soignant n’est souvent pas présent sur place. Il revient aux proches des malades d’aller les chercher dans le quartier pour s’occuper des patients », a-t-elle déploré.
Bien que l’hôpital de Mongoumba dispose d’une ambulance toute neuve, ce sont les malades ou leurs proches qui doivent acheter le carburant pour évacuer les cas graves à Bangui, comme l’explique Eugène : « L’hôpital dispose bien sûr d’une ambulance. Cependant, pour évacuer un malade, il incombe aux proches de payer 50 litres de carburant et de donner 10.000 FCFA au chauffeur. Si les parents n’ont pas d’argent, cela signifie que le patient va simplement attendre la mort », a-t-il rapporté.
Ces difficultés sont confirmées par les responsables de la formation sanitaire, qui soulignent un problème de financement de la part du gouvernement. Cela entraîne des dysfonctionnements au sein de l’hôpital. En plus des problèmes liés aux frais de fonctionnement et au manque de personnel qualifié, l’hôpital fait également face à un déficit alarmant de médicaments.
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