Une fois n’est pas coutume. Les auditeurs de Radio Ndeke Luka se sont réveillés ce matin du 21 février 2012 avec des salutations en divers dialectes nationaux, au démarrage des programmes de leur station. Ce geste professionnel marque la célébration ce mardi à travers le monde de la Journée Internationale de la « Langue Maternelle ».
Une journée instituée depuis 1999 par l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture.
En République Centrafricaine, cette journée ne semble pas rimer avec les réalités liées au potentiel linguistique que regorge le pays : Des langues maternelles connaissent une perte vertigineuse de vitesse dans les milieux urbains.
Selon certains citadins interrogés par Radio Ndeke Luka, « peu sont les parents qui apprennent leur patois ou encore la langue nationale qu’est le « Sango » à leur progéniture. Ces langues se diluent progressivement dans celles étrangères que sont l’ « Anglais » ou le « Français ».
D’autres affirment qu’il est « très important de faire connaitre sa langue maternelle à ses enfants pour non seulement, protéger et valoir son identité culturelle, mais aussi la pérenniser. La langue maternelle peut être utilisé comme un moyen d’expression qui sauve en cas de danger au sein d’une famille ».
Toutefois, il suffit de faire un tour dans les établissements scolaires publics du pays pour se rendre compte que la langue nationale « Sango » devient une langue utilisée par certains pédagogues pour faire passer leurs messages. Une situation peu appréciée par bon nombre des parents. Ces derniers préfèrent envoyer leurs enfants dans les écoles privées.
Pour mémoire, le pays dispose de plus de 200 groupes ethniques riches et variées à travers leurs civilisations ou cultures linguistiques. La triste réalité est que ces dialectes sont pour la plupart utilisées uniquement dans l’arrière pays.