Job Lanzitidé, arrêté la semaine dernière à Bangui, a été remis en liberté provisoire ce jeudi 17 octobre. Ce ressortissant de la République démocratique du Congo est accusé d’être un des cerveaux du trafic illégal de bois en République centrafricaine. Toutefois, certains acteurs s’inquiètent déjà de la vente des produits saisis par la brigade mobile de suivi et de contrôle des exploitations forestières lors de son arrestation.
Job Lanzitidé a été remis en liberté, ce 17 octobre, au parquet de Bimbo, en présence de ses avocats, de la partie plaignante, la société forestière Centrabois ainsi que du superviseur de la Brigade mobile de suivi et de contrôle des exploitations forestières. Une source proche du dossier indique à Radio Ndeke Luka que l’enquête se poursuit malgré cette libération.
En effet, la société Centrabois accuse M. Lanzitidé d’avoir profité illégalement de son permis d’exploitation et d’aménagement (PEA) en coupant du bois. L’accusé, quant à lui, rejette ces accusations, affirmant que les bois saisis lors de son arrestation proviennent de la République démocratique du Congo (RDC).
Les officiers de police judiciaire en charge du dossier envisagent de faire une descente sur le terrain afin de vérifier l’authenticité des propos avancés par chaque partie. Selon nos sources, Job Lanzitidé prospère, comme d’autres scieurs artisanaux, dans cette activité de trafic illégal de bois depuis plus de 20 ans et est connu des services des Eaux et Forêts de la République centrafricaine.
Alors que l’enquête ouverte est en cours, plus de 1000 pièces de bois, évaluées à 20 millions de FCFA et saisies entre ses mains, sont mises en vente aux enchères par certains cadres du ministère des Eaux et Forêts. D’après une source proche de l’enquête, cet acte viole la procédure judiciaire et n’aide pas à la manifestation de la vérité.
La réalité des faits dans le secteur forestier souligne les défis majeurs liés à la lutte contre la contrebande et la corruption. La complicité de certains agents au sein du ministère des Eaux et Forêts entrave régulièrement les efforts de régulation. Pour cela, le ministre Gervais Mbata semble déterminé à instaurer plus de transparence, « mais il est essentiel que les mesures mises en place soient accompagnées d’une vigilance accrue pour assurer leur efficacité », selon un cadre du département.
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