Le calme est revenu et les activités tentent de reprendre à Ouanda-Djallé (Nord-est) au lendemain du mécontentement des éléments de l’armée nationale déployés dans la localité. Ce mercredi, ces militaires ont tiré en l’air pendant des heures pour revendiquer, selon des sources locales, 3 mois d’arriérés de Prime globale d’alimentation (PGA). Même si le calme semble revenu, la population a encore peur.
D’après plusieurs habitants de Ouanda-Djallé joints, ce 24 octobre par Radio Ndeke Luka, les activités ont repris dans les services publics tels qu’à l’hôpital de la ville. Cependant, elles restent paralysées au marché. A en croire ces habitants, la peur gagne encore les esprits même si les crépitements d’armes ont cessé depuis la nuit dernière.
« Hier, de 11h00 à 19h00, la ville était perturbée par les éléments des Faca. Ils sont entrés dans le marché et ont sommé les commerçants de fermer les boutiques. Jusqu’à lors, les activités n’ont pas encore repris. Sauf à l’hôpital où les gens tentent de faire quelque chose », témoigne un habitant.
Cette paralysie et le déplacement de certains habitants inquiètent plus d’un. Certains leaders religieux tirent la sonnette d’alarme.
« Nous ne voulons plus de pareilles choses »
« Ce matin, la ville est toujours sinistre. Le marché n’est pas ouvert et la circulation reste paralysée. Ce qui fait que les gens ne se déplacent que la nuit. La grande difficulté reste l’approvisionnement de la population en produits de 1ère nécessité. Nous, les hommes de Dieu, ne voulons plus de pareilles choses dans notre localité », réagit Jonas Pierre Absakim, pasteur d’une église locale.
Face à cette situation qui panique la population, des voix appellent Bangui à bien gérer cette situation.
« On ne paie pas bien leur PGA »
« Si le gouvernement arrive à respecter ses engagements, ils vont bien travailler. Depuis qu’ils sont ici, ils sont très respectueux, car il n’y a pas eu de problèmes entre eux et la population civile. Nous sommes allés les rencontrer, ils nous ont fait savoir qu’ils sont en colère parce que le gouvernement ne paie pas bien leur PGA », indique Ibiane Mohamoud Côme, président du Forum des droits de l’Homme de Ouanda-Djallé.
Malgré ces différents témoignages, confirmant le mécontentement de certains militaires à Ouanda-Djallé, l’Etat-major des Armées dit le contraire. Dans un communiqué rendu public, ce 23 octobre, le Haut-commandement militaire parle d’allégations mensongères. Selon le document, les soldats déployés dans cette sous-préfecture ont reçu leur PGA, dont la dernière a été perçue la veille des tirs. L’Etat-major des Armées a également souligné que les détonations d’armes entendues provenaient « d’une petite équipe de soldats malintentionnés retranchés dans un débit de boissons ». Cependant, ces propos ne cadrent pas avec la réalité du terrain.
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