Centrafrique : pas d’enseignants dans plusieurs villes du centre et du nord-est
L'école fondamentale 1 de la ville de Ouadda dans la Haute-Kotto lors d'une séance de nettoyage organisée par la mission. Photo: RNL/Gasmala Moustapha

Centrafrique : pas d’enseignants dans plusieurs villes du centre et du nord-est

Les parents d’élèves et les autorités locales des préfectures de la Vakaga, de la Haute-Kotto et du Bamingui-Bangoran, expriment leur mécontentement face au retard accusé dans la reprise des classes dans leurs localités. Ils dénoncent le non-déploiement d’une cinquantaine d’enseignants et interpellent le gouvernement, l’exhortant à prendre ses responsabilités.

Dans plusieurs villes de la Vakaga, telles que Birao, Tiringoulou, Gordile et Am-Dafock, les enfants restent encore à la maison. Alors que la rentrée scolaire a été officiellement lancée en septembre par le Président de la République à Bambari, les cours n’ont toujours pas commencé dans ces localités. Les enseignants, toujours à Bangui, n’ont pas été déployés dans ces zones, en raison, selon les autorités, d’un manque de moyens logistiques.

 « Il y a un manque flagrant d’enseignants, et les enfants errent dans la ville au lieu d’être en classe. Les cours n’ont pas encore débuté au lycée, car tous les professeurs se trouvent à Bangui. Cette situation crée une grande inquiétude chez les parents, qui voient leurs enfants passer leur temps à la maison », se plaint le Sultan-maire de Birao, Ahmat Moustapha Am-Ngabo, qui déplore la récurrence de ce problème chaque année.

« Cela constitue un véritable handicap »

Les plaintes sont similaires à Ouadda-Djallé, dans la Haute-Kotto, où les associations des parents d’élèves redoutent les conséquences de ce retard sur les résultats des examens de fin d’année et l’aggravation du taux de déperdition scolaire.

« Nous avons 2.500 élèves inscrits, mais aucun enseignant n’est présent pour dispenser les cours. Les responsables des établissements, partis en vacances, ne sont toujours pas revenus. Cela constitue un véritable handicap. Nous demandons aux autorités politiques de redéployer rapidement ces enseignants. Un retard dans les cours risque de compromettre l’aboutissement des programmes scolaires », s’inquiète Dawalbert Adam, président de l’association des parents d’élèves de Ouadda-Djallé.

« Ils n’ont aucune volonté de venir ici »

Le même constat est fait dans le Bamingui-Bangoran. À Ndélé, les parents d’élèves des localités périphériques se lamentent également du manque d’enseignants. Selon Idriss Hassan, ancien chef de secteur scolaire et ex-censeur au lycée de Ndélé, la situation est critique.

« Bien que les cours aient commencé à Ndélé, dans les zones périphériques, ce n’est plus le cas en raison de l’absence des enseignants, qui n’ont toujours pas rejoint leur poste. Ceux qui ont été nouvellement affectés affichent clairement leur refus de se rendre sur leurs lieux de déploiement. Nous avons essayé de les contacter, mais ils éteignent leurs téléphones », rapporte-t-il.

Les multiples problèmes de l’éducation, tels que le recrutement et la formation des enseignants, la construction des infrastructures scolaires et la mise à disposition des matériels pédagogiques, demeurent des défis majeurs à résoudre. Malgré les tentatives de Radio Ndeke Luka, les autorités gouvernementales n’ont pas répondu à nos sollicitations.

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