Le ministre des Finances et du Budget, Hervé Ndoba a présenté mercredi au parlement à Bangui, le projet de loi des finances pour l’exercice 2025. Les ressources attendues se chiffrent à 348,9 milliards de francs CFA. Tout comme en 2024, la dette publique occupe une part importante dans le budget de l’année prochaine.
Pour Hervé Ndoba, le budget de 2025 s’inscrit dans une logique d’austérité. « Le projet de loi de finances 2025 s’aligne sur la trajectoire d’une politique d’ajustement budgétaire à moyen terme, visant trois objectifs principaux à savoir : le renforcement des mesures d’amélioration et de sécurisation des ressources domestiques, la maîtrise des dépenses publiques pour leur plus grande efficacité et la viabilisation de la dette publique », a indiqué le ministre des Finances devant le parlement.
La dette ! C’est l’inquiétude du patron des finances. Si les dernières analyses de viabilité de la dette réalisées par l’équipe du Fonds monétaire international (FMI) montrent que la dette actuelle de la République centrafricaine est viable, Hervé Ndoba estime cependant que le pays court un risque de surendettement extérieur et global assez élevé. A la fin du mois de septembre 2024, le taux d’endettement s’élevait à 56,5 % du PIB, un chiffre en dessous du seuil communautaire qui est 70 %. « Le pays dispose encore d’une marge de progression, mais avec un ratio du service de la dette par rapport aux recettes propres dépassant les normes établies. En effet, le service de la dette absorbe une grande partie des recettes budgétaires, réduisant ainsi l’espace budgétaire disponible pour la réalisation des investissements publics », s’est alarmé Hervé Ndoba.
A titre d’exemple, pour le budget de 2024 qui s’achève, les salaires ont occupé plus de 85 milliards de francs CFA. Les biens et services ont coûté plus de 51 milliards, 46 milliards pour les transferts et subventions. La dette occupe une grosse part, plus de 120 milliards de francs CFA remboursés sur les 141 prévus. Tout ceci, contre un investissement chiffré à moins de 15 milliards de francs CFA dans un budget de 300 milliards.
Pour le budget de l’année prochaine, les ressources attendues se chiffrent à 348,9 milliards. Les ressources de l’Etat sont fixées à 185 milliards et les ressources extérieures se chiffrent à 163,9 milliards de francs CFA. La stratégie est de trouver l’équilibre entre rembourser les dettes publiques et parallèlement permettre à l’Etat d’avoir les finances pour assumer ses devoirs régaliens.
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