« Nous avons la radio et la télévision à la maison et suivons les informations nationales et internationales ; chez nous pas de télévision ni radio. La radio nous aide à nous cultiver davantage ; chez nous ce sont les films d’actions et les « dessins animés » qui m’intéressent, papa n’a pas les moyens de nous procurer ces moyens de communication ».
C’est en ces termes que certains enfants de la ville de Bangui ont réagit ce 6 mars 2012, dans l’émission « A vous la parole » de Radio Ndeke Luka. Des réactions recueillies à l’occasion de la journée internationale de la radio et la télévision en faveur des enfants. Elle a été conjointement initiée par le Fonds des nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) et de l’Académie Internationale des Arts et sciences de la télévision.
Une journée au cours de laquelle les professionnels des medias donnent la parole aux enfants afin qu’ils s’expriment sur des sujets qui les touchent et qu’ils donnent leur appréciation sur la radio et la télévision dans leur pays.
A cet effet, Radio Ndeke Luka a donné l’occasion aux enfants de participer en direct dans les tranches d’animations, d’émissions, de présentation des journaux et autres productions inscrites dan les programmes.
Sur le plan national, on ignore si des manifestations sont prévues pour la circonstance.
Il faut dire qu’il est difficile répondre à la question de savoir si les enfants centrafricains accèdent effectivement aux médias. D’entrée du jeu, la RCA, un des pays les plus pauvres de la planète, est confronté à d’énormes problèmes socioéconomiques.
Les infrastructures de base telle que l’eau et l’électricité manque cruellement. A cela s’ajoute une montée foudroyante des prix des denrées alimentaires et une insécurité généralisée surtout dans certaines régions du pays.
Cette situation met du coup certaines familles en difficulté pour se procurer de ces moyens qui continuent d’ailleurs d’être comme un « luxe » au lieu d’une nécessité.
Au moment où la facture numérique est en baisse dans non seulement les pays du nord mais surtout africains, la République Centrafricaine est loin des réalités : Coût élevé de connexion à internet, de souscription aux chaines nationales ou internationales, peu de structures de formation dans le domaine de l’audiovisuel. Le matériel informatique coûte excessivement cher dans le pays.
Du coup, l’accès des enfants aux médias en Centrafrique pose un sérieux problème.