Centrafrique : refuge insupportable, les déplacés de Tiri à Ndélé veulent rentrer
Un aperçu du marché de Ndélé dans le Bamingui-Bangoran. Photo: RNL/Igor Djeskin Senapaye

Centrafrique : refuge insupportable, les déplacés de Tiri à Ndélé veulent rentrer

Les habitants de Tiri, qui ont quitté leur localité pour trouver refuge à Ndélé, dans le Bamingui-Bangoran, souhaitent retourner chez eux. Selon ces déplacés, leurs conditions humanitaires sont devenues précaires. Ils demandent donc de l’appui pour faciliter leur retour afin de reprendre leurs activités agricoles et commerciales.

Au total, 3 900 personnes, principalement des femmes et des enfants, vivent depuis près de quatre ans à Ndélé. Elles ont fui la localité de Tiri à cause de l’insécurité. Cependant, leurs conditions de vie dans les familles d’accueil ou sur les sites sont devenues déplorables ces derniers temps.

« Au début, le projet APPAD nous avait aidé, mais depuis quelque temps, nous n’avons plus d’assistance. Notre situation est difficile. Pour subvenir à nos besoins, nous vendons des pailles et nos maris sont devenus fabricants de briques. Nos enfants ne vont pas à l’école, ils n’ont ni chaussures ni vêtements. Ici, nous n’avons pas d’espace pour cultiver des champs », s’alarme Claire Fatimé, une mère de famille présente sur le site des déplacés, dénommé « Cité de la Paix », au quartier Gozamar.

Le souhait de François Saknodjo, père de famille, est de regagner son village afin de reprendre ses activités agricoles et s’occuper de sa famille.

« Nous vivons dans des familles d’accueil et notre effectif est important. Tout ce que nous souhaitons aujourd’hui, c’est la facilitation de notre retour dans nos localités respectives, et cela doit être fait par le gouvernement et ses partenaires. Nos enfants doivent reprendre les cours et nous, reprendre nos activités agricoles ».

Les habitants de Tiri ont été contraints de fuir leur localité, située à environ 80 km de Ndélé, à la suite du massacre de 14 civils en juin 2021 par des présumés membres de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC). Lors de cette attaque, les assaillants ont également incendié plus de 60 maisons, des champs et des greniers.

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