Barthélemy Boganda, né le 4 avril 1910 au village Bobangui dans le Lobaye (Sud de la RCA), mort le 29 mars 1959, il était un homme politique centrafricain de l’époque précédant l’indépendance de la République centrafricaine, en 1960.
Ordonné prêtre en 1938 (après des études aux séminaires de Bangui, Brazzaville, Kisanru, au Congo belge, et Yaoundé) Boganda est élu député de l’Oubangui-Chari sous l’étiquette MRP aux élections de 1946. Il sera d’ailleurs constamment réélu depuis cette date. Nommé missionnaire en 1948, il décide peu après de quitter les ordres pour se consacrer totalement à la politique.
En 1949, il fonde le MESAN (mouvement pour l’évolution sociale de l’Afrique noire), parti prônant d’une part, l’émancipation de la Centrafrique à travers ses 5 verbes (nourrir, vêtir, soigner, loger et instruire) et, d’autre part une certaine idée de panafricanisme tendant à regrouper au-delà d’un premier noyau constitué des 4 anciennes colonies françaises de l’Afrique équatoriale française, les pays issus de la colonisation latine (France, Belgique, Portugal) de l’Afrique équatoriale en général.
En ce sens, ses idées se rapprochent de celles de Kwame Nkrumah, premier président ghanéen et l’un des pères fondateurs de l’OUA. Vigoureux partisan de l’émancipation de, il défend en effet des thèses fédéralistes audacieux en lançant l’idée d’Etats-Unis de l’Afrique latine, au-delà de l’AEF, vers l’Angola ou le Congo Belge.
Conseiller territorial de l’Oubangui-Chari, grand conseiller de l’Afrique Equatoriale Française (AEF) en 1952, puis président de cette instance en 1957, c’est tout naturellement que Boganda devient en décembre 1958 président de la République centrafricaine. Son gouvernement est particulièrement court car il périt le 29 mars 1959 dans un accident d’avion dont les circonstances n’ont toujours pas été véritablement élucidées.
Cette disparition met fin à une carrière politique qui paraissait prometteuse. Abel Goumba prend alors sa succession en qualité de premier ministre. La RCA proclame son indépendance le 13 août 1960 avec, comme premier président de la République David Dacko, cousin de Boganda.
Barthélemy Boganda est cependant considéré comme étant le premier chef d’Etat centrafricain. C’est lui qui créa le drapeau de son pays, symbolisant l’union des quatre pays de l’ancienne AEF (Congo, Tchad, Gabon et Centrafrique). Il est l’auteur de Zo kwe Zo (un Homme en vaut un autre en Sango), inscrit dans la constitution centrafricaine.
Des monuments, avenues voire lycées sont érigés au nom de cet illustre président fondateur du pays. On note entre autres 2 monuments situés sur l’avenue Boganda, les lycées Barthélémy Boganda de Bangui et de Berberati, le Musée Barthélémy Baganda, actuel ministère de la jeunesse des sports des arts et de la culture.