Le peuple centrafricain commémore ce 5 avril 2012, le premier anniversaire de la disparition président Ange-Félix Patassé. Aucune manifestation officielle n’a été organisée. Toutefois, le Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections de 2011 (FARE-2011) s’est recueilli sur la tombe du défunt président et a ensuite organisé une conférence de presse.
L’interrogation qui revient sur les lèvres des militants, compatriotes de ce défunt candidat malheureux à la dernière présidentielle en République Centrafricaine est, quel est l’état de l’héritage politique de Ange Félix Patassé une année après sa mort ?
En effet, la mort de cette personnalité relance la question de l’héritage politique qu’il a laissé depuis la création du Front pour l’Annulation et la Reprise des Elections de 2011 (FARE-2011), en passant par le Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), le parti politique qu’il aurait crée même si une nébuleuse entoure encore la problématique de paternité du MLPC.
Le FARE, faut-il le rappeler, était pour le défunt Président Ange Félix Patassé, un cadre institutionnel pour lui permettre de mener son combat politique. Mais quelles sont les valeurs dont le FARE était porteur au sein de l’espace public politique du vivant de Patassé, et qui sont restées d’actualité ?
Difficile de le dire. Jusque là les valeurs qui sous tendaient et qui sous tendent encore l’existence du FARE-2011 peuvent être circonscrites sous l’angle de la reprise des élections groupées de janvier 2011. Ange Félix Patassé y croyait de tout son vœu, car il misait aussi sur son carnet d’adresses au niveau du continent africain notamment ses anciens amis Présidents, mais aussi ses relations au-delà du continent africain.
Malheureusement, la mort l’a arraché prématurément, d’où la récupération de cet instrument par l’opposition politique, qui a estimé que le combat politique de Patassé était légitime. C’est pourquoi elle s’est organisée pour continuer la lutte politique dans le cadre des valeurs qu’elle entend insuffler au niveau de la société centrafricaine.
Le FARE-2011 est resté tangible dans sa logique de reprise des élections groupées, même si elle n’a pas les moyens de mener son combat politique. Cette question de Reprise des Elections de 2011 est toujours balayée du revers de la main, par le président François Bozizé qui a toujours minimisé l’existence du FARE-2011. D’ailleurs dans certaines de ses allocutions, il a même déclaré que « les phares sont déjà crevées » faisant allusion FARE ayant la même consonance. De ce point de vue, Bozizé estime que le FARE-2011 n’a pas la capacité de l’inquiéter, car il n’est qu’une coquille vide.
De leur côté, les observateurs de la vie politique centrafricaine pensent qu’en l’absence de l’Union des Forces Vives de la Nation (UFVN) qui s’est éteinte à la veille des élections de janvier 2011, quelques partis politiques de l’opposition avaient resserré leur rang.
Il s’agit du MLPC, du Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC), le Congrès Républicain pour le Progrès Social (CRPS), le Mouvement de Libération des Démocrates (MLD). Ces partis, membres actifs du FARE-2011 mènent à ce jour un combat commun contre la chute du pouvoir de Bangui. Ils ne cessent de dénoncer les dérives politiques de Bozizé et son équipe.
Quant au MLPC, parti politique qui a porté Ange Félix Patassé au pouvoir en 1993, et qui est dirigé à ce jour par Martin Ziguélé, il est de plus en plus miné de l’intérieur par les querelles intestines.
Son ancien Secrétaire général Jean-Michel Mandaba est rentré au gouvernement Touadéra III, sans l’accord de son parti. Sanctionné, il a claqué la porte du MLPC amenant avec lui certains militants, pour créer son propre parti.
Le départ de Jean-Michel Mandaba a ouvert la porte aux ambitions démesurées des autres militants de ce parti, à l’instar de Jacques Boniba qui a également quitté le MLPC, pour créer le MLD.
Certes qu’il y’a eu des départs du MLPC. En revanche, d’autres militants qui avaient regagné le rang du défunt président Ange Félix Patassé à travers le comité de soutien au candidat Ange Félix Patassé, sont revenus grossir l’effectif des militants et sympathisants de cette famille politique qui est le MLPC.