Le sang humain servirait-il de fond de commerce dans le Haut Mbomou et la ville de Zémio (est) ? Difficile de répondre à cette interrogation. Dans une enquête réalisée week-dernier par un envoyé spécial de Radio Ndeke Luka, un phénomène dit de trafic du sang humain a été révélé. L’information a même été confirmée par les autorités locales.
Les premières victimes sont les habitants de Zémio qui sont à la recherche des vivres dans la brousse, des voyageurs à bicyclette ou à pieds. Dans les faits, explique ce 23 avril 2012, l’envoyé spécial, « ces victimes sont poursuivies par des hommes identifiés comme ayant des cheveux tressés. Leur proie atteinte, ils sortent une grosse aiguille pour transfuser de force le sang de la personne pourchassée dans un bidon de 5 litres ».
« Une fois l’opération terminée, ils abandonnent les victimes sur la voie soit dans la brousse à leur triste sort. Sans aucune assistance médicale, les victimes finissent par rendre l’âme », a-t-il précisé.
Auguste Koma, sous-préfet de Zémio interrogé par Radio Ndeke Luka a affirmé que « l’administration est régulièrement saisie de cette situation qui devient de plus en plus inquiétante. Toutefois, des enquêtes sont en cours pour mieux cerner ce phénomène qui se cache désormais derrière les exactions de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA). L’apport d’un médecin légiste dans l’autopsie des corps est à envisager ».
Pour l’instant a indiqué le sous-préfet, « les doigts accusateurs sont pointés vers des éleveurs « Ouda », ou encore une bande de malfrats voire les rebelles de l’ougandais Joseph Kony. S’attaquer à un tel phénomène mérite de prendre le taureau par les cornes : identifier d’abord les causes avant toute solution ».
Au sujet des exactions de la LRA, le sous-préfet a mentionné que cette « rébellion intensifie ces derniers temps ses opérations sur les paisibles populations de ces zones en proie à l’insécurité. A travers ces intensifications la LRA compte mieux faire parler d’elle ayant appris la présence de l’Armée américaine présente dans ces régions pour appuyer les Etats affectés».