Les plaintes des populations centrafricaines relatives à la hausse des prix des produits de 1ère nécessité et la pénurie des denrées alimentaires préoccupent les élus de la Nation. 3 ministres sont passés le 9 mai 2012, devant la tribune parlementaire de leur pays. Il s’agit de Fidèle Ngouandjika du Développement rural, Youssoufa Yérima Mandjo, Délégué à l’Elevage et Marlyn Mouliom Roosalem du Commerce.
Dans les échanges retransmis en direct sur les ondes de la radio Nationale, les députés ont reconnu les efforts du Ministre du Développement Rural, mais quelques manquements ont néanmoins été dénoncés.
Sur le plan agricole justement, les députés ont relevé que les efforts se sont limités au coton et un peu au café. Ils ont mis en exergue l’augmentation du prix des denrées alimentaires qui est due à une production insuffisante dans les plantations. Certains députés ont souligné le manque d’encadrement des agriculteurs.
Un autre point a été celui de la disparition des projets de développement dès leur réattribution au gouvernement centrafricain. Un des points d’orgue concernant l’agriculture a été le non respect des promesses faites par le Ministre Gouandjika de doter les agriculteurs en tracteurs. L’inexistence et le manque d’entretien des pistes rurales ont été également soulevés.
Du côté de l’élevage, les députés ont constaté que la principale raison de la crise de la viande de bœuf est le transfert du marché à bétail à Bouboui et ses corollaires. Selon eux, cette décision n’a pas été consensuelle, d’où la réticence de certains éleveurs de se plier à cette décision.
Ils ont par ailleurs souhaité que l’élevage soit élargi aux animaux domestiques qui constituent l’élevage traditionnel. Plusieurs députés ont même déclaré qu’il est à ce jour impossible aux Centrafricains de manger trois fois par jour.
En ce qui concerne le commerce, certains élus de la Nation ont constaté que l’arrêté bloquant les prix des produits de première nécessité n’est pas national mais seulement régional. Ils ont relevé que cet arrêté devrait être le fruit d’une concertation entre les différentes entités concernées par le commerce. Ils ont rappelé pour cela l’exemple du Cadre Permanent de Concertation. La plupart des produits de première nécessité étant des produits d’importation, et donc gérés par des expatriés, l’arrêté risque de créer une pénurie volontaire de la part de ceux-ci, et cela peut être cause de grogne au sein de la population.
Quelques députés ont demandé à la ministre du commerce de suspendre l’arrêté sur le prix du manioc. Ils ont enfin fait noter que l’augmentation du prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité, provient également des taxes douanières exagérés, des tracasseries policières et d’autres agents installés sur les barrières routières et fluviales. Les commerçants sont obligés de faire de la surenchère pour réaliser des bénéfices.