Le processus du Désarmement Démobilisation et Réinsertion (DDR) des ex-combattants rebelles en République Centrafricaine entre désormais dans sa phase opérationnelle. 1 017 rebelles de l’Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie (APRD) ont été désarmés et démobilisés le 12 mai 2012. Ce chiffre n’a pas été validé par l’APRD qui a plutôt avancé un nombre de 1 431.
Les opérations se sont déroulées au centre d’appui pour la promotion rurale situé à 18 kilomètres de Zando, sur l’axe Ouandago dans la préfecture de Nana-Gribizi (nord). Les ex-combattants de cette faction rebelle sont venus des localités de Marazè, Kaka-déré, Ngoukia et Ouandago (nord).
Les forces Armées Centrafricaines (FACA), celles de la Mission de consolidation de la Paix en Afrique Centrale (MICOPAX) et une société de sécurité dite Powers ont été étroitement associées aux opérations.
Ces opérations ont consisté à l’identification informatisée, la récupération des armes, la collecte des données, l’enregistrement avec émission des cartes de démobilisés, l’enregistrement des bandes magnétiques et du code puis le profilage.
Une fois cette étape franchie, les concernés ont reçu des kits offerts par le gouvernement centrafricain et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), selon les profils choisis. Les rebelles sont aussi soumis à des visites médicales afin de déceler toutes inaptitudes avant l’orientation professionnelle.
A propos de l’orientation professionnelle, les combattants ont le choix entre la vie militaire ou civile. Des filières telles que l’élevage, l’agriculture, l’insertion dans la Jeunesse Pionnière Nationale, la mécanique, le retour sur les bancs de l’école, la menuiserie voire la maçonnerie ont été mises à la disposition des rebelles.
A titre d’exemple, pour ce 1er jour des opérations, 19 combattants désarmés et démobilisés sur 20 ont opté pour la Jeunesse Pionnière Nationale (JPN), selon les responsables militaires de l’APRD.
Chacun des démobilisés a également perçu une somme de 100 000 francs CFA (environ 153 euros) de la part du gouvernement. A cette somme s’ajoute un montant de 19 300 francs CFA (environ 29 euros) et 50 000 (76 euros) octroyé par le PNUD, des frais répartis selon les grades, pour le transport.
Interrogés par Radio Ndeke Luka, certains démobilisés ont exprimé leur joie au sujet de ces opérations qu’ils considèrent de « très indispensables pour un retour définitif de la paix dans ces régions durement affectées par des crises militaro-politiques ».
Toutefois, la population s’interroge déjà sur quelques disfonctionnements intervenus dans ces opérations. Pour preuve, les armes automatiques détenues par les hauts gradés et leurs proches n’ont pas été rendues.
Le processus du DDR a repris suite à un temps de latence dû au manque de financement. Le gouvernement avait de ce fait entamé de nouvelles discussions avec les bailleurs de fonds à cet effet. Pour illustration la récente réunion tenue à New York a été essentiellement axée sur ce sujet.
Il faut dire que les opérations ont vu la participation des partenaires au développement, le ministère délégué en charge du DDR et Jean-Jacques Demafouth, chef de file de l’APRD.
Le 1er Vice-président du comité de Pilotage du DDR reprend ainsi sa place après qu’il ait été arrêté en janvier dernier et libéré provisoirement. Il a été accusé avec les députés entrant et sortant de Birao II pour atteinte à la sureté de l’Etat.
Signalons que l’APRD, une des factions rebelles signataires d’un accord de paix, compte plus de combattants que les autres factions. Dans la phase précédente, au mois 4000 soldats ont été désarmés. 3 000 autres seraient encore sur la liste d’attente.