Une première grosse prise vient d’être opérée dans le cadre de la traque de Joseph Kony et des rebelles de la LRA (Armée de résistance du Seigneur). Dimanche 13 mai, l’armée ougandaise a annoncé la capture du général Caesar Achellam, un des adjoints du chef de la LRA, recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre.
Le général Caesar Achellam a été capturé lors d’une embuscade tendue samedi sur les rives du Mboun, en République centrafricaine. Il était armé d’un fusil d’assaut AK-47 et avait huit chargeurs en sa possession. Il a été arrêté avec sa femme, une de ses filles et l’un de ses assistants.
La traque de ce lieutenant de Joseph Kony a duré trois semaines. Les soldats ougandais avaient tendu une embuscade et le suivait à la trace. Selon le porte-parole de l’armée ougandaise qui a annoncé l’arrestation, il dirigeait un groupe d’une trentaine de combattants. Caesar Acellam s’est cependant séparé de ses hommes il y a quelques jours, pour une raison encore inconnue.
Acellam est le plus haut responsable de la LRA capturé à ce jour. Il occupe le quatrième rang dans la hiérarchie de la LRA. Il a été transféré dans la petite ville sud-soudanaise de Nzara, à la frontière avec la République démocratique du Congo, au quartier général des forces régionales mandatées par l’Union africaine (UA) pour traquer la LRA. L’homme est de grande taille, et âgé de 49 ans.
L’armée ougandaise est à la pointe de la force régionale chargée, avec le soutien de forces spéciales américaines, de traquer la LRA et plus particulièrement Joseph Kony. L’armée estime que sa capture pourrait inciter d’autres miliciens à abandonner les rangs de la LRA. Des membres des forces spéciales américaines accompagnent des militaires ougandais et centrafricains chargés de la poursuite de la LRA, en avril 2012. Les FACA (Forces armées centrafricaines) sont membres de cette Force et ont installé un contingent à Obo (sud-est de la RCA).
Cette importante arrestation intervient dans le contexte d’une intensification de la lutte contre la LRA. Le 10 mai dernier, le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, a prédit que Joseph Kony serait « arrêté ou tué avant la fin de cette année ». Le lendemain, le représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique centrale, Abou Moussa, avait révélé que les troupes aux trousses de Joseph Kony le contraignaient à se déplacer sans arrêt. Après l’avoir un temps pensé en Centrafrique, M. Moussa a indiqué que le fugitif pourrait désormais se trouver au Darfour, une région de l’ouest du Soudan ravagée par la guerre civile depuis 2003.