Le Président de la République François Bozizé a invité le 15 mai 2012 l’opposition démocratique, les politico-militaires, la société civile et la majorité présidentielle pour « Faire le point de l’état d’avancement de la situation politique de la République Centrafricaine depuis les élections générales de janvier 2011 ». Il a également invité à cette rencontre du Palais de la Renaissance, les Représentants du Corps diplomatique accrédités en République Centrafricaine.
Cette rencontre fait suite à la visite du président tchadien Idriss Déby Itno les 5 et 6 mai 2012 à Bangui. Celui-ci a recommandé au président Bozizé d’ouvrir un dialogue avec l’opposition qui a également accepté de dialoguer avec le Chef de l’Etat.
Loin d’une réunion d’échange, la rencontre s’est résumée en une communication du Chef de l’Etat qui a démontré un poncepilatisme.
Selon le Chef de l’Etat, « j’ai toujours privilégié le dialogue avec toutes les Forces vives de la Nation comme mode de ce qui pourrait apparaitre comme obstacle à notre marche vers la démocratie et la reconstruction du pays. Je n’ai jamais empêché l’opposition démocratique de jouer son rôle de contre pouvoir. Mon souhait le plus ardant est de voir cette opposition jouer un rôle constructif en dénonçant objectivement les erreurs ou manquements dans la conduite des affaires publiques et formuler des solutions idoines pour y remédier. Ensemble nous devons retenir que nos divergences ne doivent pas nous écarter des questions essentielles : sauvegarder la paix, la sécurité, l’intégrité du territoire, l’unité et la concorde retrouvée ».
Est-on déjà au début de la décrispation de la crise centrafricaine ? En tout cas, François Bozizé a reconnu que toute œuvre humaine est imparfaite et se dit donc disposer à travailler avec tous ceux qui sont prêts à œuvrer au redressement de la RCA.
A la fin de cette rencontre, les réactions n’ont pas tardé du côté de l’opposition démocratique. Selon Joseph Béndouga, leader du Mouvement Démocratique pour l’Evolution et la Renaissance de Centrafrique (MDREC) interrogé par Radio Ndeke Luka, « cette volonté de rencontrer l’opposition n’est pas venue du fond du cœur du Général François Bozizé. Celle-ci a été dictée par l’extérieur suite à la venue à Bangui du prédirent tchadien Idriss Deby Itno. Malgré cela, nous avions accepté dialoguer avec lu. S’il reconnait que conduire un pays ne se fait pas sans dialogue, c’est un déjà un pas positif. Nous disons dans ce cas que nos revendications ont eu un écho favorable ».
Pour Gabriel Jean Edouard Koyambonou qui a conduit la délégation du Front pour l’Annulation des Elections 2011 (FARE-2011) à cette rencontre, « nous prenons simplement acte de la déclaration du chef de l’Etat, nous allons nous retrouver, analyser de fond en comble cette communication et nous aviserons au moment opportun. Mais d’ores et déjà, nous pensons que c’est le ballon d’essai, et que bientôt il aura le vrai. Car, ce qui se passe à ce jour, c’est tout, sauf le dialogue. Au FARE-2011, dans nos discours officiels, nous avons témoigné notre disponibilité totale au dialogue, mais au vrai dialogue, pas un semblant de dialogue prenant en compte l’intérêt supérieur de la Nation ».