C’est dans une ambiance pathétique que le Colonel Sylvain Ndoutingaï, ministre d’Etat aux Finances a cédé ce 5 juin 2012 sa place à son successeur Albert Bess. Albert Bess n’est autre que celui que Ndoutingaï avait remplacé en 2011. En effet, le neveu du Chef de l’Etat centrafricain François Bozizé a été limogé vendredi dernier par décret présidentiel.
A ce jour les vrais raisons de ce départ ne sont pas élucidées. La cérémonie de passation de service a eu lieu en fin d’après-midi à son ancien cabinet en présence de l’Inspecteur d’Etat Marcel Koyambanga.
Selon Sylvain Ndoutingaï interrogé par Radio Ndeke Luka, « son passage au Département des finances a été particulièrement marqué par la possibilité laissée à la République Centrafricaine de bénéficier désormais d’un programme élargi de crédit auprès du Fonds Monétaire International (FMI). Un document bien ficelé a été déjà déposé sur la table de cette institution pour examen et validation le 25 juin de ce mois de juin ».
Il a affirmé que c’ « est avec beaucoup de joie que je quitte non seulement les Finances, mais aussi le gouvernement. J’ai fait ce j’ai pu. Etant donné que les tâches gouvernementales sont lourdes, je pars m’occuper de mes enfants et prier davantage Dieu. Je souhaite que l’on me laisse un peu en paix ».
« A mon arrivé à la tête de ce département, tous les signaux étaient au rouge : 49 milliards de francs CFA ont fait l’objet de détournement et le pays était en mal au point avec ses partenaires financiers. Nous avions de ce fait engagé des reformes courageuses notamment les Etats Généraux des Finances. Au nombre de ces réformes figure la centralisation de toutes les recettes de l’Etat sans oublier les mesures de surveillance des Entreprises et offices publiques qui ont fait remue-ménage », a indiqué Sylvain Ndoutingaï.
Le Ministre d’Etat n’a pas manqué de « rassurer l’opinion sur les rumeurs d’un éventuel coup d’Etat qui lui serait reproché. Selon lui, il ne s’agit là que de simples machinations et que, le mal ne viendrait pas de lui. Il est hors de question de troubler la quiétude du Chef de l’Etat dans la conduite de son peuple qui a placé en lui sa confiance à l’issue des dernières consultations populaires. Un peuple à qui il devrait rendre compte ».
Le limogeage de Sylvain Ndoutingaï a surpris plus d’un car, dans le cercle restreint de François Bozizé où il se trouve, l’ancien locataire du ministère des mines est toujours considéré comme le vice-président de la République.
Ce limogeage intervient au moment où l’homme du 15 mars 2003 a amorcé une série de concertations avec les forces vives de la Nation, concertations qualifiées par l’opposition de forcing de la part de son homologue Idriss Déby Itno après une visite à Bangui le 15 mai dernier.