Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé lundi 25 juin 2012 un accord triennal en faveur de la République Centrafricaine au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). Montant total : environ 63,2 millions de dollars US, soit près de 31 milliards de francs CFA. Cette somme est destinée à appuyer le programme économique à moyen terme des autorités. Cette décision du Conseil d’administration permettra de décaisser immédiatement un montant d’environ 5 milliards 250 millions. Un grand bol d’air pour le gouvernement centrafricain.
Le communiqué publié par le FMI sur son site web explique que le programme des autorités centrafricaines « a pour objectif de consolider la stabilité macroéconomique en rétablissant la discipline budgétaire, en créant un espace budgétaire pour accroître les dépenses consacrées aux programmes sociaux essentiels et aux infrastructures de base, en renforçant les capacités et les institutions, ainsi qu’en accélérant les réformes structurelles de manière à éliminer les obstacles à la croissance ». Pour l’organisation financière internationale, cet appui « tient compte de la fragilité du pays et vise à catalyser des financements des donateurs et à renforcer la coordination, tout en contribuant au redressement et aux efforts de réforme des autorités ».
À l’issue des délibérations du Conseil d’administration sur la République Centrafricaine, M. Naoyuki, Directeur général adjoint et Président du Conseil par intérim, a publié la déclaration suivante :
«Il convient de féliciter les autorités de la République Centrafricaine de préserver la stabilité macroéconomique dans une conjoncture extérieure très difficile, ainsi que d’être déterminées à rééquilibrer leur budget pour assainir leurs finances publiques. En tant que pays fragile sortant d’un conflit, la République Centrafricaine fait face à d’énormes obstacles qui exigent l’exécution résolue de réformes structurelles pour créer un espace budgétaire, renforcer les capacités administratives et institutionnelles, et améliorer le climat des affaires afin d’encourager le secteur privé à participer davantage à l’économie.
Un des arguments majeurs dont le FMI a tenu compte pour l’octroi de ce prêt est que le programme économique des autorités correspond étroitement aux priorités du DSRP II (Document stratégique de réduction de la pauvreté). Le communiqué souligne que cette stratégie vise « à consolider la sécurité et la paix, à donner une impulsion à la croissance économique et à l’intégration régionale, et à promouvoir la mise en valeur du capital humain et les services sociaux essentiels ». Et le FMI d’insister qu’il est essentiel qu’elle soit bien exécutée pour aider la République Centrafricaine à se rapprocher des objectifs du Millénaire pour le développement.
Le FMI invite également les autorités à rester déterminées à mener une politique prudente sur le plan des finances publiques et de l’endettement, en contractant de nouveaux emprunts extérieurs à des conditions très avantageuses, afin de préserver la viabilité de la dette.
Le FMI rappelle que la République Centrafricaine, de même que six autres pays, fait partie d’un programme pilote «New Deal» des donateurs dans les pays fragiles, et une stratégie intégrée devrait être établie à Bangui en septembre 2012. Les principaux éléments du programme FEC constitueront une part essentielle de cette stratégie intégrée. Une réunion du groupe consultatif devrait se tenir avant la fin de 2012 pour mobiliser des financements du DSRP II.
Ce geste du FMI en faveur de la RCA conditionnait ceux d’autres partenaires. On peut donc s’attendre à prochainement à l’annonce d’autres financements consentis par les autres partenaires au développement.
Enfin il faut rappeler que des franges de l’opposition centrafricaine avaient invité le FMI à refuser le financement demandé par les autorités de Bangui, expliquant entre autres arguments qu’il s’agit d’un pouvoir illégitime et adepte de la mal gouvernance.