La justice populaire est devenue monnaie courante dans la Préfecture de l’Ouham-Péndé. Plusieurs dossiers relatifs aux vengeances populaires sont enregistrés au niveau du tribunal de grande instance de Paoua. Pour freiner cette montée vertigineuse de la violence, les autorités judiciaires locales se sont engagées à appliquer scrupuleusement la loi, indique le correspondant de Radio Ndeke Luka ce 28 juin.
10 ans d’emprisonnement ferme et 500 000 FCFA d’amende par personne est la sentence rendue ce 28 juin par le Tribunal de Grande Instance de Paoua contre 6 jeunes accusés d’avoir commis des actes inhumais et dégradants sur les personnes physiques d’une femme et son mari, respectivement âgée de 45 et 50 ans.
De force, ces jeunes ont fait boire à ce couple une potion de matières fécales mélangées avec des feuilles de plantes sauvages qui jouxtent le village. Ils ont aussi mis une corde autour du coup de ces personnes âgées et ils les ont trimbalées au sol tout le long du village. Suite aux actes de tortures, la femme a été blessée au niveau de son sexe, rapporte le correspondant.
Selon les informations que le correspondant de Radio Ndeke Luka a recueillies auprès des autorités judiciaires de l’Ouham-Péndé, c’est par le biais des audiences foraines qui ont débuté depuis le 25 juin et qui se poursuivent encore, que le Tribunal de Grande Instance de Paoua entend faire face à ces vindictes populaires.
De manière générale, ce sont les personnes âgées qui sont les malheureuses victimes de ces actes odieux. Elles sont devenues les boucs émissaires de ces jeunes gens qui les accusent d’être des praticiens de la sorcellerie et du charlatanisme, poursuit la même source.
Les vindictes populaires sont devenues, depuis plusieurs années, une pratique généralisée en RCA. L’une des principales raisons est l’impunité. La plupart des Centrafricains n’acceptent pas qu’une procédure judiciaire aboutisse à la libération pure et simple de l’auteur d’un acte condamnable par la loi. C’est donc le manque de confiance en la justice qui pousse les parents des victimes à asseoir leur propre justice. La région de l’Ouham Péndé n’est pas la seule concernée par cette pratique.