« C’est dans le malheur qu’une personne peu considérée trouve de la valeur ». Ceci est le contenu des différents témoignages donnés ce matin 3 juillet lors des obsèques officielles de la comédienne centrafricaine Pimenta Yapalago dite « Mama Mokonzi » qui a rendu l’âme le 27 juin dernier.
Nombreux sont les centrafricains qui sont venus ce mardi rendre un dernier hommage à Mama Makonzi. La cérémonie des obsèques a été présidée par le ministre de la jeunesse et des arts, Jean Serge Bokassa qui voit en cette artiste un talent particulier « ce moment est très douloureux pour nous tous ici présents, Pimenta que je ne connais pas personnellement m’a franchement impressionné avec son talent. Lorsque je l’écoute sur les ondes de Ndeke Luka, elle fait passer des messages de paix ». Le ministre Bokassa n’est pas le seul à reconnaitre le don remarquable de Mama Mokonzi.
Le député du 5ème arrondissement de Bangui Hippolyte Mayer témoigne qu’il a découvert les qualités de Mama Mokonzi lorsqu’il l’a vue travailler pendant 24 heures de suite. « J’avais fais appel à Pimenta pour me faire un travail pour ma compagne électorale. La jeune femme m’a surpris avec sa détermination. Elle a travaillé toute la nuit pendant que moi je dormais ».
Pour Radio Ndeke Luka, Pimenta est une fille et une collaboratrice. La Directrice de cette Institution, Sylvie Jacqueline Panika a, quant à elle, regretté la voix de Mama Makonzi que les auditeurs de cette radio apprécient beaucoup. Elle indique aussi que « cette disparition laisse actuellement un vide considérable dans la Troupe Linga qui est l’une des émissions phares de Radio Ndeke Luka ».
Par ailleurs, le producteur artistique, Jean Pierre Adoum a saisi l’occasion pour lancer un message salé à l’endroit des autorités centrafricaines représentées par le ministre de la culture et quelques élus du peuple présent lors de ces obsèques. « Elle est partie, nous nous lamentons c’est vrai. Mais qu’avions-nous fait pour la sauver quand elle était malade? Il faut que nous ayons l’habitude d’assister nos artistes et autres pendant qu’ils sont encore en vie que de venir nombreux à leurs funérailles. Vous êtes des autorités, prenez en compte ce message sinon nous regretterons toujours nos artistes ». D’autant qu’une idée ne va pas sans une autre, le Président des comédiens centrafricains, Jocelyn Koïsset alias Gbaveni à témoigné dans le même sens que de Jean Pierre Adoum. Selon lui, « dans les autres pays, les malades ont plus de chance de rétablir. En RCA, 2 jours de maladies suffisent pour qu’un individu perd la vie cela, parce que ces gens sont dépourvus des moyens qui peuvent les permettent de se soigner ».
Le 27 juin 2012, à l’annonce de son décès, plusieurs Centrafricains de la diaspora ont écrit pour partager la douleur avec la famille, les artistes et Radio Ndeke Luka considérée comme promoteur des artistes comédiens, particulièrement de la troupe théâtrale Linga dont Mama Mokonzi était la responsable.
Il convient de signaler que le monde artistique centrafricain connaît de sérieuses difficultés surtout sur les plans financier et institutionnel. Les comédiens sont souvent obligés de brader leurs œuvres pour prétendre à de maigres revenus pour leur subsistance.
Radio Ndeke Luka présente son dernier hommage à Mama Makonzi, qu’elle repose en paix !