La lutte contre la corruption est loin d’aboutir en République Centrafricaine. Une des formes est alimentée par les conducteurs qui, n’étant pas en règle, n’hésitent pas à remettre des sommes d’argent aux agents des forces de sécurité qui font les contrôles de routine sur la voie publique. Pendant que les conducteurs accusent les agents de contrôles de les racketter, ces derniers accusent les conducteurs par contre de les corrompre.
Selon un journaliste de Radio Ndeke Luka qui a enquêté sur le sujet ce 4 juillet, il suffit de sillonner quelques avenues de la capitale centrafricaine, entre autres, celles de Koudoukou, Martyrs et Indépendance pour s’en rendre compte.
Un conducteur de taxis de révéler que « l’heure de pointe des policiers est, le plus souvent, aux environs de 8 heures du soir. Dès qu’un conducteur de taxis ou de bus arrive, il doit tendre les pièces du véhicule avec de l’agent placé au milieu des dossiers de l’automobile, ou de la moto souvent même si les papiers sont à jour. La somme varie de 500 à 5000 FCFA ». Il indique par ailleurs que « ce qui prime pour ces agents, ce n’est pas l’authenticité des papiers du véhicule mais plutôt ce qu’ils doivent soutirer aux conducteurs ».
Selon le Directeur Général de la Police Centrafricaine, Henry Wanze Linguissara à Radio Ndeke Luka, cette pratique constitue un manque à gagner pour l’Etat. Il reconnaît que c’est une dégénérescence budgétaire et évoque aussi les sanctions, «je confirme que c’est un manque à gagner, parce que tout agent sur la voie dispose de ce que nous appelons quittancier. Si un agent laisse le quittancer de côté pour percevoir indûment l’argent de l’Etat, il enfreint donc la loi et est susceptible de toutes poursuites judiciaires ».
De son côté, le syndicat des conducteurs de taxis et bus se lamente de ce qu’il qualifie de tracasseries. Le de ce Syndicat, Jean Brice Port Diane de redire que, « ces agents inventent toujours des infractions même si les conducteurs sont en règle ». Mais il reconnait toutefois que « certains collègues ne sont pas aussi en règle c’est pourquoi ils font cette pratique qui encourage les policiers et gendarmes à faire des descentes sur les routes. Le Secrétaire général du syndicat des taxis et bus saisit l’opportunité pour exhorter les conducteurs dont les pièces afférentes de leurs engins sont irrégulières, de les mettre à jour les : « la législation exige à toute personne qui veut exercer la profession de conducteurs de taxis et bus d’être en règle. Ce faisant, ils se mettent à l’abri des tracasseries policières ».
Prévenue, la Direction de la police entend mettre un terme à ces pratiques et indique que des dispositions sont déjà prises pour les agents qui continuent d’arnaquer sur les voies et avenues de Bangui et même sur toute l’étendues du territoire centrafricain.