Le Chef de l’Etat Centrafricain François Bozizé se soucie de la libre circulation des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national. Il a signé vendredi dernier un décret fixant les barrières en République Centrafricaine. De 192 dans les années écoulées, ces barrières sont actuellement ramenées à 93.
La publication de ce décret fixant les barrières en RCA mettra-t-elle définitivement un terme aux tracasseries? C’est la difficile question qui pend sur plusieurs lèvres.
Selon le décret, seuls la Gendarmerie, la Police, le service des Eaux et Forêts, la Douane et les autres entités en fonction de la spécificité des barrières missions, sont requis pour contrôler sur les barrières. Le décret d’indiquer que les Forces Armées Centrafricaines (FACA), ne sont pas habilitées à effectuer des contrôles sur les barrières.
Par ailleurs, la décision souligne que les contrôles aux niveaux des barrières ne sont pas payants à l’exception des opérations douanières ou des phytosanitaires à la frontière et/ou au bureau de la Douane.
Les articles 6 et 7 du décret précisent « que tout agent ou supérieurs directs des auteurs des exactions, de trafic et d’extorsion de fonds auprès des usagers seront au pire des cas, radiés sans préjudice de poursuite judiciaire ». Un privilège pour les usagers puisque sur chaque barrière, seront inscrits le nom de la barrière, les entités représentées et les modalités de paiement pour les droits à acquitter.
Lorsque l’on parcourt le document en annexe du décret, la colonne réservée au droit à acquitter est pleine de « Néant ». Une façon de dire que les barrières ne signifient plus « sortir de l’argent ».
Les centrafricains se félicitent de ce décret mais le paradoxe est l’applicabilité des textes initiés. Ils se souviennent encore des multiples missions inter – ministérielles de démantèlement des barrières illégales. Dès le retour desdites missions à Bangui, toutes ces barrières se remettent de façon automatique en place, devant la grande déception des Centrafricains. Cette fois sera-t-elle la bonne ? La Brigade Spéciale de Contrôle Mobile et de Surveillance des barrières mise en place par le Premier ministre sera-t-elle efficace ? Les « Chefs » ont aujourd’hui un défi gigantesque à relever et les Centrafricains attendent les résultats.
Il est également à rappeler que les participants au forum tripartite Cameroun-Tchad-Centrafrique qui a pris fin le 29 juin dernier au Cameroun, ont reconnu que les barrières illégales sont un véritable frein à la libre circulation des personnes et des biens. La Ministre Centrafricaine du Commerce, Mouliom Roosalem qui a pris part à ce forum, a signifié que les tracasseries causées aux opérateurs économiques sur ces barrières sont l’une des principales causes de la hausse du prix des produits d’importations.
Toujours selon elle, c’est finalement le consommateur qui est pénalisé.