5 décès suite à des avortements ont été enregistrés par le service obstétrique de l’Hôpital Communautaire de Bangui ce début 2012. Cette information a été révélée à Radio Ndeke Luka ce 10 juillet par un responsable dudit hôpital.
Cette pratique est répandue et fait de nombreux malheureux à Bangui puis dans les villes de provinces centrafricaines. Il est difficile de chiffrer avec exactitude les pertes de vies liées à l’avortement sur toute l’étendue du territoire.
Le dernier cas des décès enregistrés à Hôpital Communautaire de Bangui remonte le 8 juillet 2012. Radio Ndeke Luka a pu rencontrer ce 10 juillet deux femmes ayant interrompues volontairement la grossesse dans la salle de réanimation au service de la gynécologie-obstétrique dudit hôpital.
Pour la plupart de cas, ces avortements se font à risque, à des prix encourageants et même par la complicité de certains agents de santé. C’est ce qu’explique l’une des deux femmes, qui a requis l’anonymat, « c’est avec la somme de 8000 FCFA que j’ai commis cet avortement après un retard de 2 mois dans un hôpital de la place ». Elle donne pour raison que « c’est à cause de mes études et des difficultés financières que j’ai fais recours à cette pratique ».
Quels risques peuvent-elles courir pendant et après l’interruption volontaire d’une grossesse ?
Le Professeur agrégé en gynécologie-obstétrique à l’hôpital communautaire de Bangui, Abdoulaye Sepou, énumère trois complications comme réponse à cette question. « Quand les gens utilisent les moyens pour provoquer l’avortement, au moment ou ils introduisent le matériel dans le sexe de la femme, il peut avoir une mort subite dû à ce que nous appelons un choc vaginal. La seconde complication, c’est les saignements qui sont souvent abondants et qui peuvent faire mourir la femme. La 3ème complication, c’est les infections qui peuvent être localisées ou généralisées. Quand elles sont généralisées, elles entrainent une péritonite. On peut avoir une plaie dans les parties génitales de la femme ou une perforation de l’utérus. Y en a d’autres qui s’en sortent vivantes mais stériles », explique le professeur.
Ces avortements se font souvent d’une manière clandestine et parfois c’est avec la complicité du personnel soignant.