3 morts, c’est le bilan global de l’incident qui a eu lieu ce 15 juillet à Bangui, entre les éléments de la Gendarmerie centrafricaine et ceux de la Police Constituée de la Force Multinationale de l’Afrique Centrale (FOMAC).
Deux éléments de la Gendarmerie Nationale qui assuraient la sécurité des Bus de la SONATU ont été assassinés dans la nuit du dimanche 15 au lundi 15 juillet 2012 à leur poste au « Stade 20 places » à Bangui. Les gendarmes ont été abattus sommairement par des éléments de la Police Constituée en acte de vengeance.
Selon les témoignages recueillis aussitôt par Radio Ndeke Luka ce 16 juillet auprès de la gendarmerie nationale, « tout est parti d’une altercation opposant dans un premier temps deux frères d’armes de la Police constituée dans un bar au marché Km5 de Bangui. L’intervention des éléments de la Gendarmerie en patrouille dans le secteur pour les calmer, a dégénéré et il y a eu des échanges de tirs entre les deux corps . Un policier de la FOMAC a tété tué. »
Pris de colère, les autres éléments de la FOMAC à bord de leur pick-up, ont ramassé le corps, et l’ont transféré à la morgue de l’hôpital communautaire avant que deux d’entre eux ne reviennent en trombe vers le complexe sportif Barthélémy Boganda pour la vengeance, relatent d’autres sources.
Après s’être informés de la présence des éléments de la Gendarmerie en poste à la Direction de la SONATU, ces policiers de la Force Multinationale de l’Afrique Centrale, se sont orientés vers les 2 gendarmes en service. Sans crier gare, ils ont ouvert le feu sur eux avant de battre en retraite.
Un élément de la FOX Sécurité de garde au stade ce 15 juillet, qui a failli être du nombre de victimes. Il raconte : « ils m’ont d’abord ordonné de m’allonger sur le sol et je l’ai fait sans hésitation. C’est à ce moment là qu’un autre policier s’est rendu compte que je ne suis pas un gendarme. Ils m’ont lâché pour aller tuer les gendarmes ».
Informée, Radio Ndeke Luka s’est rendue à la morgue de l’Hôpital Communautaire de Bangui où le reporter a constaté la présence du corps du policer de la FOMAC, tandis que les dépouilles des 2 gendarmes se trouvent à la morgue de l’Hôpital Général de Bangui.
Les autorités administratives et militaires de la gendarmerie et de la FOMAC ne se sont pas encore officiellement prononcées sur cet incident. Toutefois, des inquiétudes se font sentir au sein de la population banguissoise.
Rappelons qu’au mois de mars 2011, un officier de la FOMAC avait été grièvement agressé par des malfrats au quartier Combattant dans le 8ème arrondissement de Bangui. Impulsifs, d’autres éléments de la FOMAC ont improvisé une descente musclée dans ledit quartier. Les actions menées en représailles par les éléments de la FOMAC ont entrainé la mort d’une femme et fait de nombreux blessés graves.
Or, « le comportement de certains militaires de la FOMAC n’est pas de nature à honorer le travail noble qu’ils sont venus faire en Centrafrique » a dénoncé le premier président de l’Observatoire Centrafricain des droits de l’Homme (OCDH), Mathias Barthélémy Morouba, le 26 juillet 2011.