La santé de la population banguissoise est en danger. Il est actuellement difficile de mesurer la tension artérielle des patients dans deux grands hôpitaux de la capitale centrafricaine notamment l’Hôpital de L’Amitié et l’Hôpital Communautaire. Le constat est fait par Radio Ndeke Luka ce 20 juillet.
Le manque crucial des tensiomètres entrave la prise en charge des malades dans les hôpitaux.
L’appareil est indispensable pour mesurer la tension artérielle ou encore contrôler la température corporelle des patients. Il ne coûte que 12.000 FCFA. Mais il est difficile d’en avoir même dans les grands hôpitaux de référence de la capitale. Un manque crucial de Tensiomètre dont personne n’en parle.
Du service des Urgences médicales au Bloc de la Maternité en passant par le service de la Médecine générale de l’Hôpital Communautaire, le Tensiomètre est rare. Seuls quelques Médecins et Internes en possèdent, mais de manière personnelle, et ne les prêtent que par acte de solidarité.
Au Bloc de la Maternité par exemple, un personnel soignant nous confie qu’il n’y en a qu’un pour desservir tout le service. Si bien qu’il ne tarde pas à tomber en panne. Un Journaliste de Ndeke-Luka parti se soigner à l’Hôpital communautaire a constaté les tracasseries du personnel soignant à en avoir.
Une situation constatée au service des urgences médicales de l’Hôpital de l’Amitié (H.A). Quelques deux appareils biomédicaux qui se trouvaient sur la table d’un bureau sont réclamés comme biens personnels et non du service.
Le même constat est fait par les patients. Ils se disent choqués des tâtonnements du staff médical qui renvoie les malades à l’Hôpital Communautaire (H.C) pour la mesure de la tension artérielle.
Christian, un patient qui en a fait les frais raconte, « quand ma belle mère était malade, nous l’avions amenés à l’Hôpital Communautaire pour des soins. Dans cet hôpital il n’y avait pas de place, nous étions obligés de nous rendre à l’Hôpital de l’Amitié. Arrivés dans cet hôpital, le personnel soignant nous avait informés qu’il n’y avait pas de tensiomètre. J’étais très inquiet par ce que l’état de santé de ma belle mère se dégradait et nous ne savions à quel sain nous vouer».
Le personnel signale qu’il ya de nombreuses difficultés qui peuvent intéresser la presse. Mais ils ne peuvent les évoquer qu’avec une autorisation émanant de leurs responsables hiérarchiques.
Interrogé par RNL, de manière inopportune et gênante, le Colonel Directeur de l’Hôpital de l’Amitié de Bangui refuse d’en dire plus sur le problème des tensiomètres et préfère résumer tous les maux qui gangrènent cette institution de santé publique en 2 phrases : « les problèmes de l’Hôpital de l’Amitié ne doivent pas être le seul sujet des journalistes. Je ne suis pas disposé à vous recevoir.»
Du moins, selon les propos recueillis auprès de certains malades rencontrés à l’Hôpital de l’Amitié, les tensiomètres sont au nombre réduit depuis un certain temps dans ledit hôpital. « Pourtant, les chinois en avaient donné en grand nombre », rectifie un patient rencontré dans la salle d’attente de H.A Limités, les malades n’ont pas pu dire long sur la question.
Toutefois, pour de nombreux centrafricains, ce problème de tensiomètre est loin d’être surprenant. D’autant plus que, « la réserve est quasiment vide », a révélé le Directeur de l’Unité de Cession du Médicament (UCM), Gilles Ngaya en juin dernier. Il a évoqué la raison en signalant le même mois que « notre structure ne reçoit pas des approvisionnements en médicament depuis longtemps ».
Depuis près de trois mois, Radio Ndeke Luka ne cesse de revenir sur la rupture de médicaments dans diverses villes de provinces centrafricaines. C’est le cas de l’Hôpital Universitaire de Bambari qui a connu cette difficulté en début juin dernier avec une carence de remèdes appropriés pour les soins des malades tuberculeux.