Se procurer 3 repas par jour n’est qu’un rêve pour la population de Birao (nord). Une crise alimentaire s’est accentuée ces derniers temps dans cette région, surtout en cette période du mois de Ramadan (mois du jeûne des musulmans).
A titre d’illustration, la mesure du manioc, aliment de base, passe de 75 il y a 3 ans, à 600 francs CFA. Celui d’un litre d’huile passe de 750 à 2000 francs CFA, sans oublier le prix du riz qui a aussi grimpé : un vers à café se vend désormais à 150 francs CFA et le sac à 35 000.
D’après l’envoyé spécial de Radio Ndeke Luka dans la région qui a relayé l’information ce 8 août 2012, « il devient de plus en plus difficile pour les habitants de Birao de manger à leur faim. Les plus touchés sont ceux qui sont en carême en cette période du Ramadan ».
« Les raisons de cette montée des prix des denrées alimentaires s’expliquent entre autres par la rupture des transports entre la ville de Birao et celle d’Amdafock-Soudan (65 kilomètres nord de Birao) et des précipitations intensives. L’autre voie de ravitaillement de la ville bloquée est celle qui mène vers le Tchad », a-t-il mentionné.
« Mes hommes éprouvent de sérieux problèmes pour leurs rations alimentaires en raison de cette crise alimentaire, ce qui risque de compliquer notre mission de sécurisation de la ville que nous nous sommes assignés », a indiqué un officier des Forces Armées Centrafricaines (FACA).
« Du côté des autorités locales, tout l’espoir se fonde sur une probable aide en vivres annoncée par le Programme Alimentaire Mondial (PAM). Une aide qui, cependant tarde à venir », a déclaré l’envoyé spécial.
Notons que la ville de Birao a été le théâtre de plusieurs conflits militaro-politiques. Cette situation sécuritaire a durement entamé les activités champêtres. A ce jour, une Force tripartite composée du Tchad, du Soudan et de la République Centrafricaine y assure la sécurité.