Il est difficile de trouver ces deniers temps certains médecins le soir à leur poste dans les centres hospitaliers publics de Bangui. Bon nombre d’entre eux désertent les hôpitaux au profit des cliniques privées. Une situation décriée par certains malades hospitalisés.
Ce constat a été fait le 27 septembre 2012 par un reporter de Radio Ndeke Luka qui a sillonné certains principaux centres hospitaliers de la ville de Bangui.
Les différents pavillons des hôpitaux ne fonctionnent la nuit qu’avec des infirmiers de garde et les étudiants en médecine en stage pratique appelés « internes ».
A l’Hôpital Communautaire de Bangui par exemple, les malades se sont vus obligés de se confier à ces infirmiers et internes de garde peu qualifiés, a indiqué le reporter.
« S’agissant des médecins, il est souvent rare de les voir assurer la garde. Les soins prescrits pendant les visites médicales par ces derniers sont appliqués dans la soirée par les infirmiers et les élèves médecins qui sont programmés pour la garde. Pour des cas sérieux, on fait appel aux médecins spécialistes qui n’arrivent pas toujours à temps », ont déclaré certains malades.
Selon une source proche dudit hôpital, « il existe bel et bien un planning de permanence des médecins. Mais la mise en application du planning n’est pas effective faute de moyens de travail. Cette difficulté devient un prétexte pour certains médecins pour abandonner les hôpitaux publics au profit des cliniques des particuliers. Ils violent ainsi les contrats qui les lient avec l’Etat ».
« Pour le moment, des dispositions sont entrain d’être prises en vue d’aménager des salles de gardes à l’intention de ces médecins. Une autre alternative sera le recrutement de 6 médecins en instance d’intégration pour soulager le manque du personnel qualifié dans cet hôpital », a-t-il noté.
L’abandon des hôpitaux publics par ces médecins au profit des cliniques privées vient aggraver la colère des patients relative à la vente parallèle des produits pharmaceutiques par certains professionnels de santé. A ce cas de racket s’ajoutent le mauvais accueil, le manque de plateau technique et des fréquentes erreurs médicales souvent décriées par les malades.