Etre piroguier à Kaga-Bandoro (centre-nord) est une activité qui demande beaucoup de courage. Le gain journalier du piroguier dépasse difficilement 1000 FCFA (environs 1, 54 euros). Le plus souvent, il rentre le soir avec 500 à 800 FCFA (1,15euros), somme qui ne leur sert pas à grand chose. Quelquefois, ces piroguiers acceptent les paiements en nature pour les traversées de la Rivière Gribingui.
Le prix fixé pour la traversée, aller/retour d’une personne s’élève à 25 FCFA (0,03) à Kaga-Bandoro. La durée d’une traversée est estimée à 5 minutes.
Pour gagner 500 FCFA voir 800 FCFA, les piroguiers doivent effectuer plusieurs traversées, sous le soleil ou la pluie jusqu’à la tombée de la nuit, rapporte le correspondant de Radio Ndeke Luka ce 14 octobre.
Pour ces piroguiers, leur travail consiste à rendre service aux agriculteurs, chasseurs et autres personnes moyennant le peu qu’ils ont. C’est pour cette raison qu’ils varient les modes de paiements selon ce dont les habitants disposent, les périodes et lieux d’embarcations, ajoute le correspondant.
Aux débarcadères de Wanzi, le correspondant a pu constater, au cours de la semaine dernière, qu’un piroguier nommé Alexandre Vélé, a refusé les paiements en nature pour de l’argent comptant. Or, poursuit le correspondant, ceux qui ne laissent pas le choix, gagnent difficilement leurs journées. «Il nous est très difficile de subvenir aux besoins de notre famille », s’est plaint Alexandre Vélé.
A l’appontement de Jean Papa, en amont de la Rivière Gribingui, un autre piroguier Ambroise Makondji, a ouvert, dans un cahier, une liste de personnes qui lui doivent des « Ngawis » cuvettes d’arachides à la fin de cette saison culturale. Malgré leurs maigres revenus, « nombreux sont ceux qui négocient aussi pour se faire déplacer gratuitement », regrette Ambroise Makondji.
Il convient de rappeler qu’en dépit de tous ces sacrifices, certains habitants de la ville et des environs traitent ces piroguiers de fainéants, de paresseux qui fuient les travaux champêtres pour se promener inutilement sur la rivière afin de quémander l’argent et des vivres.