Encore un cas d’arrestation enregistré dans la famille des professionnels de la communication en République Centrafricaine. Le dernier exemple en date est celui de Jean-Fernand Koéna, journaliste au quotidien Centrafrique Matin. Il a été arrêté en pleine prise d’images par la Police ce 17 octobre et détenu dans les locaux du Commissariat du 1er arrondissement de la ville de Bangui.
Le motif de cette arrestation, décidée par le Directeur Général de la Police, serait lié à une dispute entre 1 taximan et 2 éléments de la Police municipale. Une dispute qui a occasionné un attroupement.
Selon des sources parvenues à Radio Ndeke Luka, le Directeur Général de la Police n’a pas cautionné le fait que ce professionnel des médias ait pris des photos lors de cet évènement. La radio n’a pas encore rassemblé toutes les informations au sujet de cette affaire.
L’arrestation de ce journaliste intervient 5 mois après celle de Guy Dingoté Kossani, attaché de presse au Ministère du Développement du Tourisme. Il a été arrêté par sa propre ministre Annick Mazoungou à cause de la disparition d’une caméra ayant servi à la couverture du lancement de la campagne économique par la ministre à Birao (nord). Selon un article du quotidien « L’hirondelle », paru à cet effet, ce professionnel des médias a travaillé dans des conditions difficiles à Birao : manque de fongibles recommandés.
La mise sous les verrous de Guy Dingoté Kossani avait eu lieu 13 jours après que le Parquet de Bangui ait libéré Ferdinand Samba, Directeur de publication du journal « Le Démocrate ». Il a été condamné pour diffamation dans une affaire qui l’opposait au Ministre d’Etat aux Finances Sylvain Ndoutingaï, neveu du Chef d’Etat François Bozizé.
A titre de rappel, le directeur de publication du quotidien « Le Démocrate » a été condamné à 10 mois de prison ferme, un million de francs CFA d’amende à payer à l’Etat centrafricain, dix millions de dommages et intérêts à payer à la partie civile (le ministre d’Etat aux Finances Sylvain Ndoutingaï) et la fermeture du journal pendant un an.
En 2011, Faustin Bambou et Emmanuel Cyrus Sandy, respectivement Directeur de publication des journaux « Les collines de Bas-Oubangui » et « Médias + » ont été poursuivis pour « incitation à la haine et atteinte à la sureté de l’Etat » et ont été jugés puis relâchés. Ils avaient écrit un article incriminant le ministre délégué à la Défense Francis Bozizé. Le détournement des fonds alloués au payement des pensions des militaires débloqué par l’union Européenne a été en toile de fonds.