A l’instar de la Ummah, la communauté musulmane de Centrafrique a célébré vendredi 26 octobre 2012, l’Aïd el Kébir, communément appelé, fête de tabaski. Il s’agit, comme l’a expliqué l’imam de la Mosquée de Boeing à Bangui, Saleh Ndiaye à Radio Ndeke Luka, de la plus grande fête de l’Islam.
Cette année, la célébration a pris toutefois une tournure particulière. D’abord avec la prière à la Mosquée Centrale de Bangui marquée par la présence d’une importante délégation du gouvernement. Ensuite avec le geste de la Turquie qui a offert 600 bœufs immolés et distribués dans toute la ville.
Le président François Bozizé a habitué la communauté musulmane à sa présence lors des grandes célébrations. Aucune surprise donc quand il est arrivé à la Mosquée Centrale. Mais cette fois, on a noté la présence du Premier Ministre, Faustin Archange Touadéra et celle du président de l’Assemblée Nationale, Célestin Leroy-Gombalet. Bien évidemment, une cohorte de ministres, de députés et d’autres hauts fonctionnaires, musulmans ou non, a complété cette importante délégation.
Second fait marquant, le geste de la Turquie posé à l’occasion de cette Fête. Une délégation de 50 hommes d’affaires trucs séjourne à Bangui depuis plusieurs jours. Sous la houlette du directeur de l’Ecole Centrafricano-Turque de Bangui et le consulat de Turquie, elle a initié une opération de distribution de viande dans les différents quartiers de la capitale et à Berberati (ouest). A Bangui et pendant trois jours, du vendredi 26 octobre au dimanche 28, c’est un troupeau de 600 têtes de bœufs qui doivent être immolés aux abattoirs de la SEGA (Société d’Etat de Gestion des Abattoirs). Les membres de la délégation turque sont préposés eux-mêmes à la préparation de paquets de 5 kilos chacun et leur distribution dans les ménages en sillonnant les quartiers.
Les musulmans de Centrafrique représentent, selon les statistiques, entre 15 à 17% et occupent une place non négligeable dans l’économie centrafricaine (élevage, commerce de gros et petit bétail, commerce de pierres précieuses et des produits de première nécessité, import et export), dans la fonction publique.
La grande majorité est d’origine tchadienne. Pendant longtemps, l’Islam en Centrafrique s’est montré discret du fait que l’espace socio-religieux était monopolisé par les confessions religieuses chrétiennes (catholique et protestante). Pour la première fois, cette religion est sortie de l’ombre suite à la conversion de Bokassa (avérée ou non mais en tout cas démentie plus tard) en 1976 au terme de sa rencontre avec le Colonel Kadhafi. Aujourd’hui les données sont en train de changer.