C’est la mobilisation générale dans le cimetière banguissois de Ndress en ce jour de la Toussaint, fête légale, journée chômée et payée en Centrafrique. Vendredi 2 novembre, Fête des morts pour l’Eglise catholique, ils seront tout aussi nombreux à déferler pour visiter, nettoyer, fleurir, se recueillir sur les tombes des proches disparus.
Un journaliste de Radio Ndeke Luka a pu constater ce jeudi 1er novembre en début de matinée, que le silence qui caractérise en général les cimetières n’est pas de mise à Ndress. C’est plutôt la bonne humeur. Tout se côtoie dans un presque joyeux désordre : visiteurs à pieds, seuls ou en familles, marchands de fleurs, taxis, motos, jardiniers et nettoyeurs de tombes occasionnels payés à la tâche, machettes et pelles à la main, vendeurs de nourriture, chercheurs d’aventure, simples curieux. Même la SONATU, (société nationale des transports urbains) a ouvert pour l’occasion une desserte spéciale.
L’activité la plus visible à l’occasion du 1er novembre demeure cette visite des cimetières. Pourtant, le calendrier liturgique renvoie la commémoration des fidèles défunts au lendemain. Il faut donc comprendre que c’est pour des raisons pastorales que cette célébration est anticipée avec les cérémonies religieuses et la visite des cimetières, le 2 novembre n’étant pas un jour férié en Centrafrique.
Au-delà des personnalités les plus connues, c’est une foule de noms, de mérites, de notoriétés qui se présentent aux yeux des visiteurs de Ndress. Les tombes des hommes illustres ou anonymes se mêlent à des épitaphes surprenantes parfois. Des tombes majestueuses sont dressées à côté de petites non identifiées. Mille et un personnages ressurgissent de les mémoires au détour d’une allée du cimentière ou d’un sentier. Le cimetière de Ndress, c’est le cas de le dire, est un véritable lieu de mémoire et de recueillement.
Quelques regrets tout de même. D’abord que la route qui mène vers le cimetière n’ait pas fait l’objet de travaux de réfection en prévision de ces deux jours de visite. Ensuite la foule et l’importante circulation vers Ndress devaient justifier la présence de la police, tout au moins de la police municipale. Canaliser le flux des personnes et des voitures auraient sans doute engendré moins d’encombrement et moins de pagaille. Enfin c’est le lieu de rappeler que la mairie ne dispose toujours de corbillard pour les enterrements depuis plusieurs années. Les familles doivent se débrouiller pour transporter les corps comme elles peuvent alors que les cortèges funèbres obéissent à des dispositions légales.
Les cimetières sont des lieux à entretenir et à sécuriser perpétuellement. Les défunts demeurent importants pour la communauté et surtout pour les familles. Les autorités doivent s’occuper de l’endroit de repos des défunts. Le cimetière de Ndress, en tant que patrimoine national, mérite une plus grande attention.