La République Centrafricaine a réalisé, en dépit de quelques faiblesses, un résultat encourageant dans le cadre de la première revue du programme triennal initié par le Fond Monétaire International (FMI). Il s’agit d’un projet appuyé par un accord au titre de la facilité élargie de crédit en faveur de ce pays. L’évaluation de cette revue a été faite le 7 novembre 2012 par une mission de cette institution financière internationale arrivée à Bangui le 24 octobre dernier.
Pendant son séjour dans la capitale centrafricaine, la mission a rencontré le président de la République François Bozizé, le président de l’Assemblée Nationale, Célestin Leroy Gaombalet, quelques membres du gouvernement. Le Directeur National de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) ainsi que les représentants des organisations de la société civile et des syndicats ont été aussi contactés.
L’exercice de la mission a constitué à évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la première partie de ce programme. Aussi, mettre à jour les objectifs pour le reste de l’année en cours et les orientations économiques et financières de 2013.
Selon Norbert Toé, Chef de la mission, interrogé par Radio Ndeke Luka, la mission a constaté « les efforts de renforcement de la gestion des finances publiques qui ont permis d’atteindre les objectifs du programme fixé au 30 juin : la mobilisation de recettes, le suivi opérationnel grâce à une meilleure utilisation des outils informatiques. Toutefois, elle a relevé quelques persistances de faiblesses dans la chaîne de dépenses avec la poursuite du recours à la procédure exceptionnelle dans le payement des dépenses. Les autres faiblesses constatées ont été le non respect des priorités budgétaires, notamment en ce qui concerne la réduction des dépenses de la pauvreté et le dépassement du plafond de réduction des arriérés des payements intérieurs, des arriérés prévus bien sûr par le programme ».
A l’issue de cette mission, la RCA pourrait espérer un second décaissement d’un montant de 60 millions de Dollars, soit 5 milliards de FCFA, relatif à l’accord de décaissement au titre de la facilité élargie de Crédit du FMI. A cette fin, le gouvernement centrafricain s’est engagé à redoubler d’efforts, pour renforcer la gestion des finances publiques et veiller au respect de la procédure normale d’exécution de la dépense. Il s’est aussi engagé à assurer la transparence dans les opérations financières de l’Etat.
A titre de rappel, en juin dernier, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un accord triennal en faveur de la République Centrafricaine au titre de la facilité élargie de crédit (FEC). Montant total : environ 63,2 millions de dollars US, soit près de 31 milliards de francs CFA. Cette somme est destinée à appuyer le programme économique à moyen terme des autorités. Cette décision du Conseil d’administration permettra de décaisser immédiatement un montant d’environ 5 milliards 250 millions. Un grand bol d’air pour le gouvernement centrafricain.
Le communiqué publié par le FMI sur son site web explique que le programme des autorités centrafricaines « a pour objectif de consolider la stabilité macroéconomique en rétablissant la discipline budgétaire, en créant un espace budgétaire pour accroître les dépenses consacrées aux programmes sociaux essentiels et aux infrastructures de base, en renforçant les capacités et les institutions, ainsi qu’en accélérant les réformes structurelles de manière à éliminer les obstacles à la croissance ». Pour l’organisation financière internationale, cet appui « tient compte de la fragilité du pays et vise à catalyser des financements des donateurs et à renforcer la coordination, tout en contribuant au redressement et aux efforts de réforme des autorités ».