La vie du correspondant de Radio Ndeke Luka à Bozoum (nord), Armando Yanguendji, est menacée. Le Capitaine Rodrigue Bozizé, commandant de groupement de la gendarmerie territoriale, nouvellement affecté à Bozoum et fils du Chef de l’Etat centrafricain, vient ce 18 novembre de proférer des menaces de mort à l’endroit de ce dernier. Selon lui, le correspondant aurait diffusé des informations qui troublent la quiétude sociale dans cette ville centrafricaine.
Selon les faits qui ont été rapportés à la Rédaction de Radio Ndeke Luka ce 18 novembre par l’un des nombreux témoins qui a requis l’anonymat, « c’était en public que le Capitaine Rodrigue Bozizé à menacé de tuer votre correspondant, Armando Yanguendji ». « Il a insisté qu’il va le tuer. L’un des militaires qui a accompagné le Capitaine a également pris, en cachette, une photo du correspondant » a ajouté la source.
La même source a rajouté que « l’arrivée de Rodrigue Bozizé à Bozoum a créé un véritable climat de psychose au sein de la population. Les conducteurs de taxis-motos boudent ses intentions à leurs égards. Il a aussi rétabli une barrière illégale démantelée par décret de son Père le Président de la République ».
Joint au téléphone pour sa version des faits par Radio Ndeke Luka, le Capitaine Rodrigue Bozizé a déclaré n’avoir fait qu’une mise en garde pour prévenir le correspondant de toutes informations tendant à perturber la quiétude de la population de Bozoum.
Au sujet de la barrière illégale rétablie, il a déclaré que cette barrière n’a jamais fait l’objet d’un démantèlement par décret. Pour ce qui concerne les conducteurs des taxis moto, il a spécifié que son attitude vise à discipliner les jeunes qui sont plongés dans la consommation de la drogue.
Si à Bozoum le capitaine Rodrigue Bozizé terrorise la population, c’est le même son de cloche qui retentit à Bouar (centre-ouest), avec le capitaine Aimé Vincent Bozizé alias Papy. Ce dernier aurait arrêté arbitrairement 6 douaniers en poste à Bouar.
Selon les informations rapportées à Ndeke Luka, Papy Bozizé aurait procédé à l’arrestation de ces douaniers sans se référer aux autorités judiciaires de sa localité et qu’il aurait instruit à ses éléments de les conduire à un endroit tenu secret sans avoir saisi le parquet.
Interrogé, Papy Bozizé a laissé entendre à la Rédaction de Ndeke Luka ce 18 novembre, qu’il n’a agit que sur instruction de son père, le Président de la République, François Bozizé, qui attend qu’il lui en rende compte. Il a balayé du revers de la main les accusations portées à son endroit. En revanche, il a annoncé avoir, au préalable, saisi le parquet de Bouar en bonne et due forme à travers un message porté dont il détient encore la copie.
Toutefois, certaines sources concordantes viennent de révéler à RNL cet après midi 19 novembre que les 6 douaniers sont détenus à Bossémbélé (centre-sud), probablement à la prison politique aussi appelé « Guantanamo ».
La trompette retentit également à Bangui au nom d’un autre fils du Président centrafricain avec les complications de l’état de santé du sapeur-pompier torturé le 14 novembre sur instruction de Joseph Bozizé alias Jojo. Ce dernier vomit du sang depuis la nuit du 18 au 19 novembre 2012. Il a bénéficié hier d’une assistance à l’Hôpital de l’Amitié à Bangui avant d’être reconduit dans la geôle de la Section des Recherches et d’Investigation à Bangui.