Plus de 1477 femmes dont 30 hommes ont été victimes de violences basées sur le genre cette année 2012 dans la ville de Bouar (Centre-ouest). Ce chiffre est avancé ce 8 décembre par le Centre d’Ecoute et d’Assistance Juridique (CEAJ) de Bouar. Pour lutter contre cette pratique, les femmes juristes et para juristes de cette localité vont, pendant 16 jours, dénoncer publiquement tout acte de violence dont elles en ont été victimes.
« Non aux violences faites aux femmes » est le slogan retenu par les femmes juristes de Bouar pour les 16 journées d’activisme qu’elles viennent de lancer. L’objectif de ces activités consiste à pousser les femmes et hommes violents de la localité à une prise de conscience. Seulement 3 jours sur les 16 sont retenus pour marquer cet évènement à Bouar.
Lucie Boalo Ayali, responsable de CEAJ, a expliqué au correspondant de Radio Ndeke Luka à Bouar que « le CEAJ a enregistré cette année près de 1447 cas de violences faites aux femmes et 30 cas de violences faites aux hommes ».
Elle a aussi précisé que la plupart des violences sont d’origines sexistes. Souvent, il est question « de viols, mutilation sexuelles féminines, violences conjugales, mariages forcés, crimes et prostitution. Ces violences sont loin d’être des faits isolés, elles sont aussi le produit d’un système patriarcal instituant un rapport inégalitaire entre les femmes et les hommes », a-t-elle ajouté.
Une victime qui a reçu des coups et blessures volontaires de la part de son mari, et qui a requis l’anonymat, a également expliqué au correspondant qu’elle dénoncera publiquement, pendant les trois jours d’activités, toutes les violences que lui a infligées son mari.
Par ailleurs, des ONG nationales et internationales luttant contre les violences faites aux femmes lors des conflits se sont rencontrées ce 7 décembre à Bangui pour plaider le sort de ces femmes. Suite à ce plaidoyer, Margaret Voght, représentante spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies en Centrafrique a annoncé qu’elle effectuera un déplacement dans les villes post conflits pour écouter les victimes.