Yayi  Boni à Bangui et la CEEAC met en garde les FACA et la Séléka contre toutes attaques

Yayi Boni à Bangui et la CEEAC met en garde les FACA et la Séléka contre toutes attaques

Le président en exercice de l’Union Africaine Thomas Yayi Boni s’implique désormais dans la résolution de la crise centrafricaine. Il arrive ce 30 décembre 2012 à Bangui capitale de la République Centrafricaine. Accompagné de l’ancien président burundais Pierre Buyoya, l’agenda du Chef de l’Etat béninois vise le règlement de la crise centrafricaine avec les affrontements entre les Forces Armées Centrafricaines (FACA) et les rebelles de la coalition de la Séléka.

Ces belligérants occupent respectivement à ce jour les localités de Damara (75 kilomètres de Bangui) et Sibut (186 kilomètres de Bangui).

En effet, l’arrivée de la délégation de l’Union Africaine intervient au lendemain d’une mise garde faite par le Général Guy-Pierre Garcia, Secrétaire Général Adjoint de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).Une mise en garde relative à la cessation des hostilités et donc de non franchissement de la ligne d’interposition tracée à Damara.

A la sortie d’une réunion au sujet de cette question tenue dans la soirée du samedi à Bangui, le Général Garcia a été plus que ferme. Aux rebelles : « la ligne ne doit pas être dépassée. Si les rebelles vous m’entendez, ne franchissez pas cette ligne. Car, vous déclarerez la guerre à tous les Etats de l’Afrique Centrale. Vous ne pourrez pas conquérir le pouvoir et n’oubliez pas que vous êtes un pays de l’Afrique Centrale. Toute attaque, tout mouvement sur la ligne que nous avons tracée à Damara sera un acte de déclenchement de la guerre. Pendant que je vous parle, les troupes de l’Afrique Centrale sont en alerte. Je préfère vous avertir parce que les Chefs d’Etat ont écouté votre message et l’ont intégré. Ils veulent discuter avec vous au dialogue. Si vous avez un peu d’amour pour vos populations comprenez-nous ».

S’adressant aux FACA, ce dernier a indiqué que « nous avons parlé avec le commandant en Chef des armées, le président de la République François Bozizé. Il a été à la Conférence des Chefs d’Etats et du Gouvernement de Ndjamena. Il a accepté de comprendre son peuple en face de ses pairs de l’Afrique Centrale. Il nous a dit qu’il ne posait pas de conditions. Qu’est-ce qui fait que vous les FACA, vous dépassez cette instruction du Chef ? Si vous pensez que c’est parce que vous portez les armes que vous n’apprenez pas le droit à votre peuple qui en souffre, vous aurez la responsabilité d’un échec. Alors, mes frères d’armes, suivons les directives du commandant en Chef et restons à nos postes, attendons le développement de la réunion de Libreville ».

Toujours dans l’esprit d’une recherche de sortie de crise, le Conseil National de la Médiation, dans un communiqué de presse publié samedi, rejoint le peuple centrafricain et tous les partisans de la paix, pour attirer l’attention des belligérants sur la nécessitée de dialoguer. Car, selon cette institution, « le dialogue permet la communication, l’échange, la confrontation des idées, des positions. Il s’agit de comprendre et d’apprécier le point de vue de l’autre, même sans le partage. Le Conseil National de la Médiation se réjouit du choix d’aller à la table de négociation sans condition à Libreville ».

Une autre réaction similaire a été celle du Parti pour la Gouvernance Démocratique (PGD) de Jean-Michel Mandaba. Ce parti d’Opposition démocratique a demandé aux partis en conflits de « revenir à la table de négociation, seule issue politique favorable pour aplanir les divergences. Seul l’intérêt du peuple centrafricain dit compter. Enfin le PGD a rappelé aux parties en conflits que seuls, le dialogue, la tolérance, le pardon réciproque constituent des gages irréfutables pour la paix ».