Bozizé propose un gouvernement d’union Nationale et dit ne vouloir jamais réviser la Constitution

Bozizé propose un gouvernement d’union Nationale et dit ne vouloir jamais réviser la Constitution

Le Chef de l’Etat béninois, Thomas Boni Yayi, président en exercice de l’Union Africaine, crée un début de dénouement de la crise centrafricaine. Au cours d’un entretien exclusif avec son homologue François Bozizé à Bangui ce dimanche 30 décembre 2012, il a obtenu le ferme engagement de ce dernier à dialoguer avec la coalition Séléka sans délai et sans conditions.

« En tant que démocrate, je ne serai pas candidat à l’élection présidentielle de 2016 et en aucun moment j’ai envisagé modifier la constitution », a déclaré en substance le président centrafricain, acculé par cette rébellion.

« Nous serons sûrement en mesure de mettre en place un gouvernement d’union nationale. Je demande pardon à la population centrafricaine qui souffre. Je demande à nos frères de la classe politique, les politico-militaires, le Séléka de cesser de verser du sang inutilement. Je présente mes excuses à la France pour les dégâts causés à l’Ambassade. Je demande au président français de me recevoir à l’Elysée s’il veut. C’est un message de paix à mes frères centrafricains », a-t-il indiqué.

Prenant la parole à son tour, le président béninois a joué un rôle « pacificateur » : « je supplie mes frères rebelles, je leur demande pardon de cesser les hostilités, de faire la paix avec le président Bozizé et avec le peuple centrafricain ».

S’adressant toujours aux rebelles, Boni Yayi poursuit, « si vous arrêtez de vous battre, vous contribuez à consolider la paix en Afrique. Le peuple africain ne mérite pas toutes ces souffrances. Le continent africain a besoin de la paix et non de la guerre ».

« Je prends acte de l’engagement du président Bozizé d’aller au dialogue sans condition. De ce dialogue, s’ensuivra la mise en place d’un gouvernement d’union nationale », a conclu Boni Yayi.

Il est à noter que plusieurs cas d’enlèvement ont été enregistrés.

Selon plusieurs familles à Bangui, des éléments de la Garde présidentielle procèdent depuis quelques jours à des enlèvements de leurs membres. Principales cibles : des Banguissois appartenant à la communauté « Goula », celle-là même qui forme l’ossature des troupes de la Séléka, la rébellion armée, qui exige le départ du pouvoir de François Bozizé.

A ce sujet, le colonel Djouma Narkoyo, porte-parole de l’UFDR en Centrafrique, a mis en garde le président de la République : « nous mettons en garde le chef de l’Etat et ses proches d’arrêter d’enlever nos parents qui n’ont rien à voir dans cette affaire. S’il veut régler ses problèmes, qu’il vienne nous rencontrer sur le terrain. Nous l’attendons de pieds fermes ».

Des sources concordantes ont affirmé qu’une dizaine de personnes,  dont 2 anciens membres du gouvernement et un Député ont déjà fait l’objet d’enlèvement à Bangui.

Signalons que les rebelles sont positionnés à Sibut, à 160 kilomètres au nord de Bangui. La force multinationale d’Afrique centrale, la Fomac et les troupes gouvernementales  sont repliées sur le même axe routier à Damara, à 75 kilomètres de la capitale. Damara est le dernier verrou stratégique sur la route de Bangui. Le commandant de la Fomac, le général Jean-Félix Agaka, a déclaré que ses forces ne reculeraient plus, et qu’elles répliqueraient à toute offensive rebelle.