Bozizé et Séléka absents à l’ouverture des pourparlers de Libreville

Bozizé et Séléka absents à l’ouverture des pourparlers de Libreville

Les discussions pour une sortie de  la  crise en Centrafrique, à peine commencées ce 9 janvier 2013, viennent d’être suspendues au Gabon. La raison de cette suspension est que, les principaux acteurs à savoir le Chef de l’Etat centrafricain François Bozizé et la délégation des rebelles de la Séléka n’étaient pas dans la salle.

Joint au téléphone depuis le Gabon par la Rédaction de Radio Ndeke Luka, Martin Ziguélé, président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) et un des représentants de l’Opposition démocratique, a confirmé l’ouverture et la suspension des travaux par le ministre congolais des Affaires étrangères.

Selon lui,  « la suspension des travaux a été liée au fait que la délégation de la Séléka ne s’est pas présentée. Celle-ci serait très mécontente des propos tenus mardi par François Bozizé sur une chaine internationale. Des propos relatifs à son refus de quitter le pouvoir et encore moins, d’inscrire son départ à l’ordre du jour des discussions. E, la rébellion exige la présence du maitre de Bangui aux travaux ».

« Un flou total plane encore sur le calendrier même de ces assises : pas d’ordre du jour, pas de feuille de route, pas de règlement intérieur, à qui parler ? Face à cette situation, maitre Nicolas Tiangaye, chef de file de l’Opposition démocratique à ce rendez-vous s’est vu obligé d’écrire au Médiateur des pourparlers, le président congolais Dénis Sassou Nguesso pour une conduite à tenir », a indiqué Martin Ziguélé.

Au sujet justement de la position annoncée par François Bozizé à Bangui au cours d’une conférence de presse mardi à Bangui, ce dernier a en outre mentionné que « les rebelles doivent se fier à la dernière déclaration des Chefs d’Etat de la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) le 27 décembre dernier au Tchad. Une déclaration relative à un retour dans leur base respective pour faciliter les pourparlers ».

« Etant donné que ces rebelles sont des mercenaires manipulés de l’extérieur, s’ils ont quelque  chose allant dans le sens de contribuer au développement du pays, nous les écouterons », a ajouté le Chef de l’Etat.

Sur le terrain, un jeune commerçant d’une trentaine d’années, habitant Damara (ligne rouge à ne pas franchir par les rebelles et les FACA), s’est vu arracher une de ses dents par les rebelles de la Séléka. Il a été arrêté le 1er janvier dernier alors qu’il revenait d’une partie de vente et enterré vivant.

Interrogé par Radio Ndeke Luka où il s’est présenté ce mercredi, il a déclaré qu’ « habituellement je vends mes marchandises jusqu’à Gboyo. Ce jour, c’est en revenant qu’ils m’ont arrêté. Ils m’ont demandé d’où je venais, je leur ai dit que j’étais commerçant. Ils m’ont emmené chez leur chef, ils ont pris ma carte d’identité. Quand ils ont vu que la pochette portait l’effigie du président François  Bozizé, ils m’ont demandé de « manger ça ». Ces rebelles m’ont pris pour un espion des Forces Armées Centrafricaines (FACA), ils m’ont arraché une dent et m’ont battu  à mort. Ils m’ont ensuite emmené dans une cabane où il y’avait déjà 2 morts. La nuit, ils nous ont enterrés. Comme je n’étais pas encore mort, j’ai réussi à m’échapper ».

Au chapitre des condamnations, dans une déclaration signée le 05 janvier 2013, l’ONG Enfants Sans Frontières a demandé aux parties en conflits d’opter pour une résolution des différends par la négociation et le dialogue. L’organisation a également exigé aux belligérants de respecter les droits de l’Enfant. Elle a par la même occasion sollicité la libération des enfants enrôlés s’il y en a, ainsi que l’ouverture d’un couloir humanitaire dans chacune des zones contrôlées par les rebelles de Séléka.