La délégation des rebelles de la coalition Séléka est finalement arrivée à Bangui en début de soirée du 15 janvier 2013 en provenance du Congo Brazzaville. Elle est conduite par son leader Michel Ndotodjia Am Non Droko. Cette délégation a rencontré le président congolais Dénis Sassou Nguéssou, Médiateur dans la crise centrafricaine.
Maitre Nicolas Tiangaye, futur Premier ministre de Transition proposé par l’opposition démocratique, et Martin Ziguélé, président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC) ont été aussi à bord du vol spécial qui a amené Séléka à Bangui.
Les 2 émissaires de l’opposition démocratique se sont également rendus lundi dernier à Brazzaville, pour échanger avec le président Dénis Sassou Nguéssou, en présence des leaders de la coalition Séléka. Toutefois, rien n’a filtré des points qui ont fait l’objet des discussions de Brazzaville entre Sassou Nguéssou et ses hôtes.
Pour des raisons de sécurité, les émissaires de la coalition Séléka ont été aussitôt conduits à la base Mpoko, où se trouve l’état major de la Force Multinationale de l’Afrique Centrale (FOMAC). Une force d’interposition entre les rebelles de la coalition Séléka et les Forces Armées Centrafricaines (FACA).
Selon des informations de source de la Présidence de la République, les représentants de la coalition Séléka seront reçus ce mercredi par le Président de la République François Bozizé. Mais l’ordre du jour de cette rencontre n’a pas été rendu public. Il pourrait s’agir sans aucun doute de la validation de la proposition faite par l’opposition démocratique, pour le choix et la validation du choix du nouveau Premier ministre. Un décret de nomination pourrait probablement tomber dans la journée de ce mercredi.
Signalons que l’arrivée à Bangui des représentants de la coalition Séléka est intervenue suite aux accords de Libreville du vendredi dernier. Des accords qui ont permis d’obtenir de la part des 2 belligérants, un accord de cessez le feu d’une semaine, assorti de la mise en place d’un gouvernement de transition. A cela s’est ajoutée la dissolution de l’Assemblée Nationale dans un délai d’une année y compris l’occupation du portefeuille du ministère de la Défense par Séléka.
De son côté, dans un communiqué, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon a salué mardi dernier les accords signés à Libreville, au Gabon. Il a appelé les parties prenantes en République centrafricaine à les mettre en œuvre intégralement.
Le Secrétaire général a félicité la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) et les dirigeants de la région de s’être mobilisé rapidement pour faire face à la crise. Les partenaires de la République centrafricaine sont appelés à renforcer leur soutien aux efforts en cours pour instaurer la stabilité et une paix durable dans le pays.
Le Séléka, une coalition de groupes rebelles, a pris les armes le 10 décembre dernier pour réclamer le respect intégral de l’Accord de paix global de Libreville en date de 2008. Cet accord prévoyait notamment, un programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des anciens combattants. Le Secrétaire général et le Conseil de sécurité avait, de concert avec les autres institutions, condamné les actions de Séléka, l’exhortant ainsi que les autorités centrafricaines, à résoudre la crise par le dialogue et le respect de cet Accord, a indiqué Ban Ki-moon.
Le même communiqué conclu qu’entre le gouvernement et les trois principales formations rebelles regroupées sous la bannière du Séléka, l’Accord de Libreville de 2008 avait aidé à rétablir une certaine stabilité en République centrafricaine, nation à l’histoire politique troublée et théâtre de conflits armés récurrents. Selon le Département des affaires politiques de l’ONU, l’autorité de l’État est faible dans de nombreuses régions du territoire où sévissent des groupes rebelles ou criminels.