Le Président de la République, François Bozizé, a enfin signé le décret de nomination des membres du Gouvernement d’union nationale (GUN). Par décret n° 13-035, le Président de la République vient de nommer les membres du gouvernement d’union nationale. Cette nomination intervient 15 jours après celle de Maître Nicolas Tiangaye au poste de Premier Ministre. Le décret a été lu tôt ce dimanche sur les ondes de la radio nationale. Il vient ainsi mettre fin aux inquiétudes des Centrafricains qui commençaient à trouver la mise en place du gouvernement longue. Surtout que l’insécurité s’est accrue, l’administration a été paralysée, les liaisons de tout genre sont devenues quasi inexistantes avec les régions occupées. Cette situation a créé des pénuries ayant provoqué l’augmentation des prix des denrées produites dans ces régions.
Elles sont au total 33 personnalités à être nommées aux différents postes ministériels. Les nouveaux ministres sont tous issus des 5 entités telles que définies par les Accords politiques de Libreville. Il s’agit notamment de Séléka, l’opposition démocratique, les politico-militaires non armées, la société civile et la majorité présidentielle.
La spécificité de ce GUN est que sur 33 personnes, on compte 1 Premier Ministre, 2 Vice-premiers ministres, 1 seul Ministre d’Etat, 22 Ministres et, 7 Ministres délégués.
Le patron de la Primature, l’opposant Me Nicolas Tiangaye occupe en même temps le portefeuille des finances et du budget. Il est assisté d’un délégué en la personne de Dieudonné Tokofeissé.
Le 1er Vice PM, est le leader de Séléka Michel Dotodjia Am Nondroko. Il gère la défense nationale, la restructuration de l’armée et s’occupe des anciens combattants et des victimes de guerre. Il a pour Ministre délégué le Général de Division Antoine Gambi, ministre sortant des affaires étrangères affecté au programme DDR (désarmement, démobilisation, réinsertion des ex-combattants).
Le 2e Vice PM, le Colonel Anicet Parfait Mbaye, Ministre sortant du développement des Transports. Il s’occupe désormais des affaires étrangères, de l’intégration africaine, de la francophonie et des Centrafricains de l’Etranger.
Le poste de Ministre d’Etat chargé de l’Economie, du plan et de la coopération revient à Enoch Dérant Lakoué, Président du Parti Social Démocrate (PSD), membre de la mouvance présidentielle.
Les 22 autres Ministres sont respectivement : Léon Diberet, ancien fonctionnaire du PNUD, désormais Ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation ; Josué Binoua quitte l’Administration du Territoire pour la sécurité, l’immigration-émigration et l’ordre public ; Jacques Mbosso conserve son portefeuille de la Justice, Gardes des Sceaux, chargé de la réforme judiciaire.
Un autre entrant est l’opposant Me Henry Pouzere. Il occupe le Ministère des Postes, Télécommunications et des Nouvelles technologies. Il remplace Karim Meckassoua.
Le leader de la CPJP fondamentale Mohamed Moussa Dahfane, est nommé au Ministère des eaux, forêts, chasse et pêche, de l’environnement et de l’écologie.
Prince Emilien Yéguida Danguéné occupe le problématique poste du Ministère du Développement des projets miniers et énergétiques ; tandis que le Ministère de la Géologie, des recherches minières et de l’hydraulique revient à Herbert Djono Ahaba de l’UFDR (opposition armée), député sortant de Birao 1, Ministre sortant de l’Habitat.
La militante du KNK Dorothée Aimée Malenzapa de la mouvance présidentielle, remplace Fidèle Ngouandjika au Ministère du développement rural. Elle a l’opposant Joseph Bendounga du MDREC, qui entre comme délégué au développement rural, chargé de l’élevage.
Alors que Théodore Jousso conserve son portefeuille des transports et de l’aviation civile, Dr Marie Madeleine Nkouet fait son entrée au Ministère de la Santé publique, de la population et de la lutte contre le VIH-SIDA, en lieu et place de l’ancien militant du MLPC Michel Mandaba.
Autres nouveaux noms dans ce GUN ; Me Crépin Mboli-Goumba de l’entité « Autres partis », devient Ministre de l’Equipement, des travaux publics et du désenclavement ; Marcel Loudégué, membre du bureau politique du MLPC (opposition), est nommé Ministre de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ; Christophe Gazambeti, Porte-parole de l’alliance Séléka devient Ministre de la communication, de la culture civique et de la réconciliation nationale ; le Syndicaliste Sabin Kpokolo (société civile) entre au Ministère de la Fonction publique, du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale.
Au commerce, nous retrouvons Amalas Amias Haroun, tandis qu’au développement du tourisme et de l’artisanat, il y a Abakar Sabone, leader du MLCJ (politico-militaire non armée). Joachim Kokaté (politico-militaire non armée), va à la promotion des petites et moyennes entreprises. Marie Madeleine Moussa Yadouma, va aux affaires sociales.
André Ringui Le Gaillard, ancien porte-parole du FDPC (politico-militaire non armée) devient Ministre de l’urbanisme ; Davy Yama (député KNK) va à l’Habitat, et Edouard Patrice Ngaïssona, à la Jeunesse, aux Sports, Arts et à la Culture.
Maurice Yondo entre comme Ministre chargé du secrétariat général du Gouvernement.
Les autres délégués sont entre autres : Christophe Mbremaïdou revient comme délégué à son ancien poste au Plan et à l’économie; Djibril Sall reste délégué à l’Education nationale ; Honoré Ndouba, actuel président de l’ADP (parti d’opposition), entre comme délégué à l’Urbanisme. Enfin, Michel Docko, ancien Ministre dans le régime défunt, revient aux affaires comme délégué aux eaux et forêts, chargé de l’environnement et de l’écologie.
Selon les termes de l’Accord politique de Libreville, ce gouvernement d’union nationale dispose d’un mandat d’une année renouvelable. Les élections législatives sont prévues en 2014.
Toujours selon cet accord, « le premier ministre et les autres membres du gouvernement s’abstiendront de se présenter à la prochaine élection présidentielle ».