« Une crise alimentaire inquiète la République Centrafricaine. Cela pourra être l’une des graves conséquences de la crise politico-militaire de décembre 2012 et Janvier 2013 ». Il s’agit du résultat d’une rapide évaluation de la sécurité alimentaire réalisée par les Nations Unies et les Organisations non gouvernementales dans les zones occupées par la coalition des rebelles de la Séléka. Cette préoccupation a été publiée le 13 février 2013.
L’évaluation a révélé que depuis décembre 2012, le commerce est quasiment interrompu entre la zone Séléka et le reste du pays. Ceci a paralysé le commerce vivrier et précipité une flambée du prix des denrées alimentaires.
D’après l’ONU et ces ONG humanitaires, « le coût du panier alimentaire a augmenté de 40% dans la zone sous contrôle des Forces Armées Centrafricaines (FACA) ».
« Certaines zones de moyen d’existence du pays, contrôlées par la Séléka, ont connu des difficultés alimentaires, exacerbées par des hausses de prix importantes par rapport à février 2012. Quelques 800.000 personnes vivent dans la zone sous contrôle de la coalition Séléka », a indiqué ce résultat.
« Les ménages ne peuvent plus produire comme auparavant, surtout qu’elles ont été massivement pillées. Les stocks alimentaires, stocks de semence, bœufs de trait et petit bétail ont été emportés », a précisé l’évaluation.
Selon cette enquête, « l’insécurité va perturber la campagne agricole de 2013 qui doit démarrer dans quelques semaines. Même si on ne constate pas encore de crise alimentaire ou nutritionnelle sur le terrain, le risque sera grand pour la période de soudure qui se situe entre mai et septembre ».
Un autre problème relevé par ce résultat a été le faible pouvoir d’achat des populations affectées par cette crise militaro-politique : « alors que les prix augmentent, les sources de revenu dont dépend la population se tarissent. La collecte du coton, véritable manne de la zone nord, n’a pas encore démarré dans la zone Séléka, privant ainsi des milliers de producteurs de leur principale source de revenu », a précisé cette enquête.
Il faut dire que le résultat de cette enquête intervient au moment où les leaders de la Séléka annoncent le regroupement et le cantonnement de leurs rebelles dans 3 villes du pays.
Toutefois, l’autre préoccupation exprimée par les ONG humanitaires est à ce jour, l’ouverture justement des couloirs humanitaires. Une aubaine pour rétablir non seulement la sécurité, mais aussi faciliter la libre circulation des biens et des personnes dans ces localités dépourvues de conditions minimales de vie.